EDITO

Les clés de la paix

En fin de semaine dernière, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’a pas jugé utile de donner suite à l’offre de médiation africaine dans le conflit russo-ukrainien qui lui a été présentée par quatre présidents africains, qui ont fait le déplacement à Kiev.

Les présidents Sud africain, Cyril Ramaphosa, Sénégalais Macky Sall, Zambien Hakainde Hichilema et Comorien Azali Assoumi ont eu pour toute réponse cette sortie ambiguë de Zelensky qui a estimé que  » permettre une négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur nos terre signifie geler la guerre… ». A croire que le président Zelensky ignore que les pourparlers de paix se font justement quand il y a une guerre, sinon à quoi ils serviraient en temps de paix. Il faut dire que Zelensky a fait peu de cas de la médiation africaine pourtant menée par quatre présidents, ceci sans parler des incidents et désagréments rencontrés par la délégation qui accompagnait le président Ramaphosa dans son périple ukrainien.

Cette attitude guerrière de Kiev est en réalité la même qui prédomine dans tout l’Occident où aucune capitale ne veut entendre parler de paix, et où toute la priorité est accordée encore et encore à envoyer toute sorte d’armes à l’Ukraine pour faire durer le plus longtemps ce conflit et affaiblir au maximum la Russie et son président Vladimir Poutine.

Pourtant sur le terrain et malgré l’assistance considérable en armes et moyens des Occidentaux, la contre-offensive ukrainienne est un échec total. Même la redoutable campagne médiatique occidentale n’a pas pu travestir la réalité du terrain très longtemps, reconnaissant que la situation n’est pas des plus reluisantes pour l’armée ukrainienne qui ne peut masquer sa déroute par ses quelques timides progressions qui se comptent en ridicules dizaines de mètres ou par la récupération de petits hameaux, que Kiev tente de présenter comme des trophées de guerre.

Ce refus de toute démarche tendant vers l’engagement de pourparlers de paix interroge sérieusement sur les intentions de Kiev, mais aussi des grandes capitales occidentales qui ont choisi de mener cette guerre jusqu’au bout en l’alimentant de gros moyens et matériels de guerre, qui ne font que compliquer une situation qui a déjà eu de graves répercussions sur les deux pays en guerre, mais aussi sur la situation économique mondiale, et est derrière une inflation jamais connue auparavant.

Aucune guerre ne se gagne, car toutes les guerres sont des catastrophes, et il est peut-être venu le temps de penser à la paix et d’arrêter les hostilités. Et bien sûr, ce n’est sûrement pas Zelensky qui a les clés d’une telle décision, mais les grandes capitales occidentales et en particulier Washington.

Par Abdelmadjid Blidi

 

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