EDITO

Deux dates, deux piliers de l’Histoire

L’Algérie a célébré, hier, le 66e et 67e anniversaire du Congrès de la Soummam et de l’offensive du nord constantinois. L’occasion pour se rappeler qu’à l’origine de l’indépendance du pays, il y a eu une offensive militaire, une stratégie politique et un soutien populaire sans faille à la révolution d’indépendance. Les Moudjahidine qui ont déclaré la guerre de Libération nationale ne l’ont pas fait juste pour guerroyer. A l’appui du premier novembre, un texte fondateur de la République algérienne, On ne s’est donc pas battu par vengeance ou simplement pour se battre. Les Moudjahidines avaient une vision, un objectif à atteindre et ont travaillé pour se donner les moyens matériels, politiques et populaires pour réussir dans leur entreprise. Les deux dates qui ont suivi le déclenchement de la guerre de Libération nationale, à savoir l’offensive du nord Constantinois et le congrès de la Soummam, confirment la netteté de la vision révolutionnaire.
Celle-ci n’est pas le produit d’une génération spontanée, ni d’un miracle de l’Histoire. Il eut d’abord la violence sauvage de la conquête coloniale. Des millions d’Algériens ont été massacrés. Mais dans le même temps, l’aspiration à l’indépendance habitait déjà les coeurs des Algériens. Les résistances à l’occupant étaient nombreuses. On en a dénombré une par an en moyenne, jusqu’au début du siècle dernier et le centenaire de la colonisation qui a fait penser à la France coloniale que la partie était définitivement gagnée.
Mais l’Algérie authentique ne s’est jamais réellement endormie. Les gigantesques marches pacifiques du 8 mai 1945 pour réclamer l’indépendance en témoignent. Cette date témoigne également de la violence inouïe du système colonial français. Faut-il, 77 années après, ressortir le sujet ? La réponse est bien entendu oui. Car la répression sans nom, les 45.000 morts algériens massacrés par les colons et l’armée française, étaient un point de bascule dans la pensée politique nationale. Les Algériens et leur élite ont compris l’inéluctable passage par la violence révolutionnaire pour obtenir l’indépendance du pays.
Aussi, les deux dates que les Algériens ont célébrées, hier, sont deux maillons essentiels de la longue chaîne du combat des Algériens pour leur indépendance. Ces deux événements majeurs ont été précédés par tant d’autres témoignages authentiquement révolutionnaires et ont été suivis par des expressions politiques, diplomatiques, militaires et populaires innombrables. En d’autres termes, les 20 août 1955 et 1956 ont été deux piliers de la révolution qui prend ses fondations dans l’authenticité d’un combat qui remonte à 1830. D’où la nécessité de ne jamais oublier tous les massacres de la colonisation. Des enfumades de la Dahra, à la tuerie de Skikda, en passant par le drame du 8 mai 45.
Par Nabil.G

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