EDITO

L’autre message d’une loi des Finances

Des études sérieuses affirment que la situation actuelle du marché pétrolier est une ligne de stabilité. Comprendre par là que les prix de l’or noir vont demeurer longtemps dans la fourchette 60-65 dollars le baril. Ce n’est pas le souci des pères de familles Algériens, on s’en doute bien. Et pour cause, dans les faits, en 2025, au regard de la direction que prend l’économie du pays, d’ailleurs confirmée par le projet de loi des Finances en débat depuis deux jours à l’APN, la diversification est irrévocable. Aussi, il n’y a pas véritablement de raison de s’inquiéter. Totalement désendetté, avec en prime des réserves en devise à un niveau respectable, le pays est à l’abri d’un «traumatisme» financier. Même si cette assurance est quelque peu relative en raison de la grande importance qu’a encore le pétrole dans la structure des recettes nationales, le pays dispose de pas mal de leviers, susceptibles d’augmenter sa résilience face à une probable crise. Encore faut-il que l’or noir plonge sérieusement. Or, les études citées plus haut confirment la stabilité du marché international de l’or noir. Et ce indépendamment des aspects géopolitiques.
Dans tout cela, il faut comprendre, une bonne fois pour toute, que dans le combat émancipateur de l’économie nationale, il y a quelques réflexes que tout Algérien doit acquérir. Le responsable politique, l’opérateur économique et le simple citoyen doivent absolument intégrer dans leur schéma de pensée que les richesses d’une société sont prioritairement le produit de son travail et non pas son sous-sol ou encore les exemptions fiscales. Bref, au cœur du 71e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, les Algériens sont en passe de mener la révolution de la diversification économique. Cela passe par un effort sur eux-mêmes.
Il reste que l’élan patriotique qui anime autant la scène sociale que politique sur cette question précisément ne peut pas se limiter à des symboles. Le PLF en donne les signaux qui posent les premiers jalons de la responsabilisation collective. On ne voit pas ce genre de signaux dans les chiffres mais l’on est censé déduire que chaque Algérien, du citoyen ordinaire au dirigeant public, doit se reconnaître comme acteur d’un destin commun.
La diversification économique signifie que l’Etat et la société tirent les leçons des décennies où l’argent facile a masqué les faiblesses structurelles. Le pays peut construire une prospérité fondée sur la valeur réelle, l’innovation et une souveraineté économique véritable. C’est cela, peut-être, le vrai sens de la déclaration du Premier novembre 1954. Il s’agit, aujourd’hui, de transformer les difficultés de l’heure en opportunités, mais également en ambition collective.

Par Nabil.G

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