Laxisme du renoncement délibéré
Dans le cadre de la préparation de la saison estivale, le wali d’Oran a effectué, samedi dernier, une visite d’inspection à travers les communes de la daïra d’Aïn El Turck. Tout le long de son parcours, le wali n’a pas cessé de demander, voire d’exiger des gestionnaires locaux la multiplication des efforts afin d’accélérer les opérations d’aménagement, d’entretien, d’embellissement du cadre urbain, de réhabilitation des espaces verts et de maintenance générale en matière d’éclairage public, d’hygiène et de nettoiement. Mais c’est surtout la prolifération des constructions illicites qui a été au cœur des reproches et des remontrances du wali face à l’ampleur du phénomène constaté notamment dans la commune de Mers El Kébir. Mais ce qui a étonné, voire choqué les journalistes et observateurs présents, est le nombre important d’ordres et d’instructions donnés par le wali à chaque étape de sa visite, face à des défaillances et insuffisances criardes dans la prise en charge des missions élémentaires des APC. Comme par exemple le nettoiement, le réaménagement et la démolition de toutes les constructions illicites sur la plage de St Roch, le transfert des bateaux de pêche et leur interdiction de s’amarrer sur les plages autorisées à la baignade, le règlement du fléau des eaux usées en écoulement sur les plages, la lutter contre les branchements électriques illicites, ou encore la restauration d’un théâtre en plein air, abandonné depuis vingt ans et son ouverture durant la saison estivale annoncée.
A Ain El-Turck, le wali a également ordonné de retirer les matériaux de construction déposés sur les trottoirs et de faire libérer tous les trottoirs en enlevant tout ce qui peut gêner la circulation des piétons. Il a été demandé aux gestionnaires municipaux d’Ain El-Turck de réhabiliter un camp de vacances situé sur le boulevard principal de la commune et même de procéder à un aménagement de ce boulevard. Une visite du premier responsable de la wilaya qui a suscité chez des mauvaises langues locales de vives critiques envers les élus municipaux qui, selon eux, ne fonctionnent qu’au registre du laxisme du renoncement délibéré. « S’il faut attendre à chaque fois qu’un wali prenne la place des maires en poste pour répondre aux attentes des résidents… on n’est pas sorti de l’auberge…» nous lance ironiquement un confrère, fin observateur de la scène locale.
Par S.Benali