Oran Aujourd'hui

Le Budget communal: une spirale sans fin…

L’Assemblée populaire de la commune d’Oran vient d’approuver un budget supplémentaire (BS) d’un montant de 238 milliards de cts. Une approbation inscrite chaque année aux formalités «protocolaires» en vigueur liées à la présentation et l’approbation à main levée des différents chapitres de dépenses inscrites au budget communal. Selon les services de la commune d’Oran, près de la moitié du montant de ce budget, soit plus de 100 milliards, est consacrée au règlement d’une partie des dettes cumulées par l’APC et à la réalisation de quelques menus projets d’utilité publique. Cette manne budgétaire, indiquent les mêmes sources, devrait permettre à la commune d’Oran d’éponger une partie des dettes détenues auprès de la SEOR, de la Sonelgaz, d’Algérie Télécom, ainsi que le versement des sommes dus aux entreprises privées chargées de la collecte des ordures ménagères. Donnant quelques informations sur la répartition des crédits, les mêmes services ont indiqué que près de 6 milliards serviront à «réhabiliter le réseau d’éclairage public», plus de 20 milliards pour équiper et réhabiliter les écoles, et que d’autres montants financiers sont destinés à des terrains de proximité, à l’équipement et l’aménagement des espaces verts et à l’entretien de la voirie. Au chapitre des «recettes» communales, on a appris que l’APC a bénéficié d’une subvention de 6 milliards de la part de la wilaya, de 25 milliards du Fonds de solidarité avec les collectivités locales et plus de 15 milliards dans le cadre des crédits affectés au PCD, programme de développement local. Il faut rappeler qu’en décembre de l’an dernier, la commune d’Oran avait déjà bénéficié pour l’année 2023 d’un budget ordinaire dit primitif estimé à près de 356 milliards de centimes. Un budget qui, comme chaque année depuis toujours, a été jugé insuffisant par les élus d’Oran, qui savaient que près de 90% de cette enveloppe allait être engloutie par les charges de fonctionnement et notamment les salaires des employés. Comme chaque année, depuis dès lustres, le déficit budgétaire chronique est avancé en argument pour expliquer et justifier l’absence de grandes opérations et de projets de développement et d’équipement devant être envisagés et lancés par l’APC. Et à défaut de réunir la presse et les acteurs sociaux concernés par les perspectives financières de la Commune et de lancer un véritable débat serein et crédible sur les bilans et les situations, les responsables municipaux se contentent d’égrener les jérémiades connues depuis longtemps sur l’insuffisance des ressources financières et les promesses d’engagement pour le recouvrement des créances, notamment celles liées aux ressources du patrimoine communal. Tous les observateurs avisés ont du mal à comprendre pourquoi et comment l’APC d’Oran se retrouve encore chaque année dans une forme d’obligation à verser des aides et des subventions à presque tout son environnement social et institutionnel, notamment l’entreprise d’éclairage ERMESO, l’EPIC de gestion des centres d’enfouissement technique, l’EPIC Oran Vert, pour des prestations aléatoires qui auraient pu être prises en charge par l’APC elle-même, avec ses moyens propres, si toutefois elle en avait l’ambition et les compétences. Mais c’est là un autre débat.

Par S.Benali

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