En dépit des différentes crises géopolitiques venant du Moyen Orient et de Russie, les cours du pétrole marquaient hier une petite pause.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait hier vers midi 0,26% à 87,63 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison du même mois baissait de 0,36% à 84,78 dollars. Selon les analystes, le sentiment haussier a été soutenu par une série de facteurs dont des troubles au Moyen Orient et un risque d’invasion de l’Ukraine par la Russie qui apparaît de plus en plus probable.
Londres a annoncé lundi le retrait de personnels de son ambassade à Kiev face à la «menace croissante» de la Russie, après des mesures similaires des Etats-Unis. L’alliance de l’Otan a également annoncé lundi avoir placé des forces en attente et envoyé des navires et des avions de combat pour renforcer leur défense en Europe de l’Est face aux activités militaires de la Russie aux frontières de l’Ukraine.
La situation au Moyen-Orient reste également «incertaine», notent les spécialistes du marché. Les Houthis yéménites ont tiré lundi coup sur coup des missiles balistiques contre les Emirats arabes unis qui les ont interceptés et l’Arabie saoudite où deux personnes ont été blessées. Ces troubles font planer des risques conséquents sur l’offre de pétrole, la Russie comme les Emirats arabes unis étant des producteurs importants de l’Opep+. Certains experts estiment cependant que le risque représenté par la crise Russie- Ukraine n’a pas complètement été intégré aux prix de l’or noir.
«Le mouvement des prix modéré de ce matin paraît bien peu dramatique par rapport au risque d’une invasion», jugent-il. Par ailleurs, Morgan Stanley a prévu La hausse des prix du pétrole pour atteindre les100 dollars le baril au second semestre. Le marché pétrolier se dirige vers un «triple déficit» dû à la faiblesse des stocks, des capacités de production inutilisées ainsi que de faibles investissements, a déclaré Morgan Stanley dans une note reprise par Reuters.
La banque s’attend désormais à ce que le pétrole atteigne 100 dollars aux troisième et quatrième trimestres de cette année, relevant ses précédentes prévisions pour le troisième et le quatrième trimestre de 90 et 87,50 dollars le baril, respectivement.
Noreddine Oumessaoud