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Le Centre intermédiaire de soins en addictologie de Tlemcen : plus de 600 toxicomanes accueillis depuis début 2023

Le Centre intermédiaire de soins en addictologie Kheirat-Mohamed de Tlemcen a accueilli, depuis le début de l’année en cours, plus de 600 personnes, âgées entre 15 et 35 ans et plus, qui ont une addiction aux différents types de drogues, a-t-on appris de son directeur, Metalsi Tani Mohamed.

De nombreux cas ont bien répondu au traitement, grâce à la volonté du toxicomane et du soutien de sa famille, et surtout au respect des séances de traitement individuelles et collectives pendant une période de plus de six mois, a-t-il expliqué, ajoutant que les patients du centre sont de différents profils (jeunes mariés, travailleurs, étudiants et autres). Le Centre intermédiaire de soins en addictologie de Tlemcen est considéré comme un dispositif d’accompagnement des toxicomanes pour les délivrer de leur addiction et les réinsérer dans la vie familiale et sociale. Ce centre, qui a ouvert ses portes le 17 février 2022, accueille des personnes ayant une addiction aux différents types de drogues et aux réseaux sociaux, et autres malades mentaux, de Tlemcen et des wilayas avoisinantes, a déclaré M. Metalsi. Il offre plusieurs prestations dont l’accueil des toxicomanes et de leurs familles, le diagnostic des problèmes d’addiction, des consultations spécialisées en addictologie et en psychiatrie, en plus de l’écoute, de la prise en charge psychologique, de l’aide à la réinsertion sociale, de la prévention contre la rechute et de l’orientation vers des centres spécialisés. Les toxicomanes bénéficient de nouvelles techniques, comme les thérapies de groupe, avec des séances d’échange d’expériences entre les patients, encadrées par une équipe médicale pluridisciplinaire, note-t-on de même source. L’équipe médicale est composée de 4 médecins spécialistes en psychiatrie, 10 psychologues, ainsi que de paramédicaux, qui bénéficient de formations de façon continue, pour améliorer leurs capacités à traiter avec les différents cas qu’accueille le centre, a-t-il dit, précisant qu’il existe une autre unité qui relève du centre, implantée au niveau du centre hospitalier de Tlemcen, spécialisée dans la prise en charge des enfants souffrant d’addictions et de maladies mentales, et d’une troisième qui prend en charge des autistes.

Des efforts pour aider les toxicomanes au sevrage

La majorité des cas qui frappent à la porte de ce centre, présentent des symptômes typiques à la toxicomanie, comme l’anxiété, la transpiration excessive et l’hyperthermie, et les équipes médicales les aident à les atténuer par le biais de médicaments, avec le soutien des psychologues qui les motivent et les poussent vers l’avant, pour ne pas baisser les bras ou rechuter, a souligné, pour sa part, Dr Bouchekif Fatima, spécialisée en addictologie. Elle a indiqué qu’il existe différents procédés thérapeutiques, individuels et en groupe, et les patients bénéficient d’accompagnement psychologique pour reprendre confiance en eux et apprendre des expériences d’autres toxicomanes ayant réussi leur sevrage, le tout avec l’implication des familles dans les thérapies de groupe. La même spécialiste a déclaré que la majorité des cas suivis au niveau du centre sont des jeunes âgés entre 15 et 18 ans, tombés dans le piège de la drogue. Selon Dr Bouchekif, la situation géographique de la wilaya de Tlemcen sur les frontières ouest du pays, constitue un «facteur principal» dans la propagation de la consommation de ces produits prohibés parmi les jeunes. «La durée nécessaire pour le traitement de la toxicomanie dépasse six mois. Elle varie selon le type de drogues et la durée de leurs prises et les équipes soignantes veillent à ce que le patient ne rechute pas», a fait savoir la même source. De son côté, Dr Fekhar Nesrine, spécialiste en psychiatrie et addictologie au niveau de l’unité de la prise en charge des enfants toxicomanes, au centre hospitalier de Tlemcen, a estimé que l’addiction aux drogues résulte souvent de problèmes familiaux, comme le divorce, ainsi qu’à la curiosité qui pousse des adolescents à essayer de «nouvelles choses», à l’insu de leurs parents. Les parents de ces adolescents ne se rendent à l’évidence qu’une fois que le comportement de leurs enfants change, que les résultats scolaires deviennent déplorables, les demandes d’argent excessives et les entrées tardives à la maison le soir. Parmi les cas suivis au centre intermédiaire de soins en addictologie de Tlemcen, l’APS a rencontré un jeune âgé de 21 ans, très assidu, qui ne rate aucune séance depuis plus de trois mois. Armé d’une grande volonté, ce jeune espère «tourner la page de la toxicomanie pour commencer une nouvelle vie», a-t-il concédé, d’une voix chargée de regrets. La directrice de l’Agence locale de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), Sonia Laamouri, a souligné, elle, que la CNAS participe à la lutte contre la toxicomanie via une batterie de mesures qui régissent de manière «très rigoureuse» la vente des psychotropes, avec des conditions strictes pour le remboursement, la soumission des ordonnances au contrôle médical, ainsi que la réservation de la prescription des médicaments à des médecins spécialistes, en plus d’accorder des avantages financiers aux médecins conventionnés pour toute action de prévention contre la toxicomanie au profit des cotisants.

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