Le citoyen est appelé à s’imprégner de la culture de consommation pour préserver ses droits et contribuer à lutter contre les infractions aux règles commerciales.
C’est ce qu’a plaidé, hier, le président de l’Association « El Aman» pour la protection des consommateurs, Hassene Menouar, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. L’intervenant a expliqué d’emblée que la culture de consommation est une pratique, des procédures, une réglementation, une régulation, un équilibre entre l’offre et la demande. «La culture de consommation est aussi une citoyenneté et une solidarité», a-t-il ajouté, affirmant qu’il faut rester dans cet esprit pour que nous puissions arriver à cette bonne culture de consommation.
Pour préserver les prix et lutter contre les infractions aux règles commerciales et à l’hygiène, M. Menouar a affirmé que son association adresse un appel à tous les consommateurs algériens à avoir cet esprit et cette aptitude à boycotter tout produit qui présente une anormalité sur le marché. «L’anormalité pourrait être dans le prix, pourrait être dans l’emballage, dans la manière dans laquelle le produit est exposé ainsi que la qualité du produit», a déclaré le président de l’Association « El Aman».
Appelé à commenter l’exemple de la hausse des prix de la pomme de terre, il a affirmé que «la pomme de terre est un signe flagrant de notre culture de consommation qui n’a pas encore atteint le bon niveau. Est-ce que la pomme de terre est réellement reine de la table comme beaucoup de gens le disent ? Est-ce qu’elle a cet apport nutritif que les médecins conseillent ? non pas du tout». M. Menouar a indiqué, dans ce cadre, que son association souligne que par saison, on peut se passer de ce produit et le remplacer par d’autres légumes de saison qui sont beaucoup plus bénéfiques «Il faut que les citoyens soient collaboratifs dans la consommation ; nous ne pouvons pas mettre de la pression sur les produits et les extraire d’une manière subite du marché pour provoquer une pénurie et donner l’occasion à certains intermédiaires ou opérateurs malsains qui profitent de ces situations pour faire de la spéculation pour augmenter les prix», a-t-il suggéré.
Sur le plan de la législation et l’application des lois au profit des consommateurs, M. Menouar a affirmé que les autorités doivent appliquer les textes de loi et inciter les consommateurs à s’impliquer par le boycott des produits présentant des anormalités et qui ne respectent pas les règles commerciales et d’hygiène. «C’est l’État qui est dans l’obligation de protéger le consommateur et ce n’est pas les associations», a-t-il indiqué. Il a souligné que les «départements ministériels doivent reprendre ce rôle régalien et régulateur pour préserver les droits des consommateurs».
Pour l’intervenant, «les droits ce n’est pas seulement d’élaborer des lois ou des réglementations, il faut aussi les appliquer». Le président de l’Association « El Aman» a souligné que «les droits des consommateurs c’est aussi de réaliser des infrastructures de régulation du marché et de fournir les moyens nécessaires pour avoir une consommation dans de bonnes conditions telle que la réalisation de marchés de gros et marchés de proximité et régionaux».
Samir Hamiche