Oran Aujourd'hui

«Le diable se cache dans les détails…»

Le Pôle d’habitat Ahmed Zabana qui compte déjà plus de 50 000 habitants ne cesse d’être au cœur des critiques et des dénonciations des habitants irrités par les carences, les déficits et les inepties de toutes sortes qui pénalisent le cadre urbain et les conditions de vie collective.

Après plus de trois ans de réclamations des représentants des résidents du pôle d’habitat viennent d’apprendre la prochaine ouverture d’une antenne administrative devant lever les contraintes et désagréments du déplacement vers l’APC de Misserghine pour le retrait de documents administratifs divers. Il se trouve malheureusement que cette antenne en question, un simple local administratif est tellement exigu et insignifiant qu’il ne permettra pas de répondre à un afflux important d’administrés demandeurs de prestations et documents divers. «Une sous-estimation des besoins », déplore un habitant, qui prouve à quel point cette zone d’habitat a été marginalisée par une scandaleuse absence de structures d’accompagnement dans tous les domaines.

Il est vrai que la presse locale n’a pas cessé de soulever les multiples problèmes et désagréments rencontrés par les résidents du pôle Ahmed Zabana, notamment en matière de scolarité, de structures sociales et sanitaires et de transport urbain. Une pétition signée par des centaines d’habitants avait même circulé sur les réseaux sociaux demandant une réorganisation des structures territoriales et l’annexion du Pôle Zabana à la mairie d’Oran en tant que secteur urbain au même titre que Canastel ou Bouamama.

Il est vrai que depuis ces deux dernières années des infrastructures scolaires et sanitaires, dont trois écoles et une polyclinique ont été réalisées et livrées dans l’urgence pour répondre aux besoins.

Concernant le commerce de fruits et légumes de proximité, le pôle urbain dépourvu au départ de marchés couverts a très vite été livré à la prolifération du commerce illicite occupant les trottoirs et les espaces de circulation. La semaine dernière, une instruction des autorités locales a ordonné le démantèlement du marché informel du pôle urbain. Les marchands illicites ont été sommés par les services de la commune de Misserghine de «quitter les lieux dans les plus brefs délais en attendant leur très prochain transfert vers le nouveau marché couvert ». Un marché aménagé récemment et en voie de finition, implanté à l’entrée principale du pôle Ahmed Zabana et qui risque fort d’être lui aussi «boudé» et déserté par les marchands pour les mêmes raisons liées à l’évolution incontrôlée du commerce de proximité à Oran.

En réalité, explique un observateur avisé, il fallait au départ prévoir l’aménagement de plusieurs espaces de vente de fruits et légumes sous la forme de petits «marchés parisiens» proches des ménagères et des immeubles d’habitation. Ainsi les marchands officiels auraient moins de risques d’être sévèrement concurrencés par les vendeurs illicites qui squattent les trottoirs et installent anarchiquement leurs étalages sur la chaussée et, de surcroît, sans payer aucun loyer ni aucune taxe à la municipalité.

Pourquoi certaines solutions souvent utiles et évidentes ne sont pas prises en considération dans les études et la réalisation de projets de logements devant intégrer toutes les données sociales, dont l’école, le marché, le stationnement et la mobilité? On dit souvent, à juste titre, que «Le diable se cache dans les détails…»
Par S.Benali

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