Oran Aujourd'hui

Alimentation en eau potable: inquiétudes et interrogations

L’arrêt ««non programmé»» de la Station de dessalement de l’eau de mer de Chatt El Hilal, annoncé vendredi dernier par la Société de l’eau et de l’assainissement de la wilaya d’Oran, a provoqué de graves perturbations de la distribution de l’eau potable aux habitants de la zone-ouest d’Oran et des daïras d’Aïn El Turck, Boutlélis, Aïn El Beida, Es Senia et d’Oran ouest. Cet arrêt total de la production de cette station a été provoqué par la présence dans l’eau de mer de grandes quantités de « matière en suspens » qui risquent, nous dit-on, d’obstruer les filtres et d’endommager les équipements de la station. La SEOR, qui s’excuse évidemment auprès de ses abonnés pour ce «désagréement », ne donne aucune précision ni sur la durée prévue de cette coupure, ni sur les mesures techniques mises en œuvre pour la reprise de la production de la station de Chatt El Hilal. Ce qui, fatalement, laisse planer chez les citoyens concernés le doute et l’inquiétude sur les conditions d’alimentation en eau potable durant les prochains jours. Cette station de Chatt El Hilal, très peu connue des Oranais anonymes, produit en moyenne entre 200.000 et 180.000 m³/j pour approvisionner la wilaya d’Aïn Témouchent et une partie de la wilaya d’Oran . Alors que les besoins en eau potable sont estimés à près de 600.000 m³/j, la SEOR, indique une source avisée, ne dispose aujourd’hui que de 400.000 à 450.000 m³/ j pour approvisionner Oran et sa proche banlieue. Un déficit en eau provoqué en partie par les facteurs météorologiques, sécheresse et baisse du niveau dans les barrages et les nappes souterraines, mais également et surtout par les «perturbations» de la production des stations de dessalement très souvent en arrêt technique imprévu ou en maintenance programmée. On se souvient qu’après la réalisation du grand projet d’adduction au barrage de Gargar et le lancement de la production de la grande station de dessalement d’El Mactaa, le discours officiel était enthousiaste et des plus rassurant, évoquant à chaque fois le succès triomphal de la politique d’alimentation en eau potable de la ville d’Oran qui auparavant devait se contenter de l’eau saumâtre et souffrait d’un grave déficit en eau potable. A telle enseigne que des chansons populaires devenaient célèbres, ironisant sur les corvées nocturnes de remplissage des bidons, des baignoires et des jerricans. Selon des observateurs avisés, si les dysfonctionnements et les carences de gestion et de maintenance des unités de dessalement se poursuivent à la même cadence, le risque est grand de se retrouver dans dix ou quinze ans dans la même situation douloureuse de déficit en eau potable connue durant … les années de plomb.
Par S.Benali

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