Le fléau des eaux usées et des rejets industriels dans la Sebkha
Les services de la direction de l’hydraulique viennent d’annoncer qu’ils procèdent «aux dernières retouches avant la réception du projet de la station de relevage de Dhaya Morsli, prévue avant la fin du mois de juillet en cours. Selon les services de la wilaya, les équipements de cette station ont été réceptionnés il y a une dizaine de jours et l’entreprise chargée du projet a commencé à les installer afin de livrer le projet, nous dit-on dans une quinzaine de jours. Mais depuis que l’on entend parler de «projet d’assainissement et de valorisation» de la sebkha d’Oran, le «pti lac», rares sont les Oranais qui ont compris le parcours cahoteux de cette initiative évoquée depuis déjà cinquante ans. Ce projet de station de relevage de Dhaya Morsli est en réalité un investissement engagé depuis des années mais qui a buté sur des contraintes techniques et financières qui avaient entravé sa finition. Le projet global d’assainissement de cette zone humide reposait depuis ces dernières années sur l’option de rééquipement de la station de relevage principale de Haï Dhaya ainsi que les stations de relevage d’Es-Sénia, sans oublier plus tard la réalisation d’un grand exutoire principal au niveau du nouveau du pôle urbain Ahmed Zabana et d’un réseau de transfert des eaux usées vers la station de traitement et d’épuration d’El Kerma. Il est ainsi difficile pour le commun des Oranais de comprendre pourquoi de fabuleuses annonces d’investissements visant à transformer Dhaya Morsli en un site de loisirs, d’écotourisme, voire même de recherche scientifique et biologique, ont été lancées par les pouvoirs publics, alors que les opérations de base concernant l’assainissement nécessitent encore à ce jour des «opérations de correction» d’installations et d’équipements des stations devant, depuis longtemps, mettre un terme définitif et durable au problème des rejets des eaux usées dans ce petit lac plus connu sous le nom de la Sebkha d’Oran. Un site classé en zone humide à protéger, qui s’étend sur une superficie de près de 140 ha, mais qui est devenu un grand réceptacle des eaux usées déversées par bonne partie des collectivités d’Es sénia et de Misserghine. Il était pourtant prévisible, et depuis longtemps, soulignent des experts locaux, que le site de Dhaya Morsli, le petit lac, allait devenir à terme, le seul lieu de déversement incontournable des eaux usées de toute la zone urbaine environnante si aucun plan d’aménagement conséquent n’est mis en œuvre dans les meilleurs délais. Malheureusement, depuis des années, cette région d’Oran est restée victime d’une certaine forme de marginalisation, accompagnée de temps à autre par de médiocres improvisations devant aujourd’hui être corrigées et adaptées à l’ampleur du fléau des eaux usées et des rejets industriels. Le site de la Sebkha ressemblera-t-il un jour à celui du lac Léman ?… Il est toujours permis de rêver…
Par S.Benali