Le fléau des extensions sauvages et illicites
Une opération d’envergure a été lancée la semaine dernière au niveau du pôle urbain Ahmed Zabana dans la commune de Misserghine, visant à éradiquer les extensions anarchiques de commerces et même d’appartements en rez-de-chaussée qui ont envahi les allées et les trottoirs de la grande cité. Cette action a été ordonnée par le wali d’Oran, très soucieux d’assainir et de moderniser l’espace urbain en éliminant toutes les constructions sauvages et illicites illégales.
Au cours d’une visite sur les lieux, le wali a été effaré et irrité en constatant l’ampleur du fléau des extensions sauvages de locaux commerciaux ainsi que les installations de kiosques en charpente de bois ou métallique dans divers endroits du quartier. Des extensions et des constructions illicites qui sont alimentées illégalement en eau potable et en électricité.
Dans une vidéo très commentée sur les réseaux sociaux, une majorité de citoyens ont partagé la colère du premier responsable local qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ces dérives mais également les formes de laxisme; voire de complicité, affichées par certains gestionnaires locaux qui semblent fermer l’œil face à ces ineptie et ces dérives. Comment comprendre en effet que même des agents de la Sonelgaz acceptent d’installer des compteurs d’électricité et de brancher au réseau ces constructions sauvages érigées sans autorisation.
Une commission composée de fonctionnaires de la wilaya, des autorités communales, de la direction de l’habitat et de la construction et des forces de sécurité, a été mise en place pour lancer et superviser les opérations de démolition de tous les kiosques et extensions illégales et libérer ces espaces publics pour les citoyens. Mais les observateurs de la scène locale, ainsi que les «mauvaises langues» attitrées ne s’empêchent pas d’exprimer leur pessimisme et de pointer du doigt l’hallucinante incapacité des services municipaux à pouvoir assainir et gérer convenablement l’espace urbain dans toutes ses dimensions.
Aucun effort de mobilisation, de sensibilisation et d’implication des citoyens et élites sociales concernés n’est véritablement engagé par les élus et les sphères politiques et associatives. Une extension sans autorisation d’une façade d’un magasin empiétant sur le trottoir relève bien d’un délit et d’une infraction à la Loi qui devrait être aussitôt condamnée et sanctionnée.
Alors pourquoi, se demandent bon nombre d’Oranais, il faut attendre à chaque fois l’intervention du wali pour espérer un assainissement des lieux et un rappel au nécessaire respect des règlements en vigueur? Notamment à Oran où rares sont les administrés qui connaissent le nom ou le visage de leurs «élus» locaux ou nationaux, censés prendre en charge leurs attentes et leurs préoccupations.
Par S.Benali