Le Maghreb n’est pas une utopie
Les trois chefs d’Etat, Algérien, Tunisien et Libyens, se sont réunis hier à Tunis dans l’espoir de trouver le moyen de relancer un mécanisme régional en panne depuis près de 30 ans. Les prochains mois démontreront si cet espoir deviendra réalité. En attendant, MM.Tebboune, Saïed et El Menfi se drapent
de la meilleure volonté possible pour donner corps au rêve de tous les Maghrébins. En effet, depuis l’Étoile nord africaine, jusqu’à cet épisode que l’on souhaite historique, en passant par le congrès de Tanger, en 1958 la création effective de l’UMA en février 1989, les espoirs des peuples de la régions ont toujours été douchés par des luttes politiciennes intestines, des rivalités entretenues par le colonialisme, jusqu’à l’intrusion de l’entité sioniste qui renvoie les 5 pays de l’UMA à l’âge de pierre politique.
C’est pour dire que cette initiative, censée tirer les enseignements des échecs passés peut être considérée comme un nouveau pas dans le sens de l’édification d’un ensemble maghrébin cohérent et qui obéit aux intérêts exclusifs des peuples de la région. Ce sentiment de relance que se partagent les citoyens des trois pays vient de cette disponibilité de leurs premiers responsables à donner plus d’importance au développement des relations dans le voisinage immédiat que d’aller chercher de faux soutiens en Europe et au Moyen-Orient.
Les demandes d’aide clairement formulées par les responsables des ces pays en matière économique et sécuritaire ont ceci de réellement intéressant est qu’ils cimentent l’unité algéro-tuniso-libyenne.
En montrant une grande disponibilité à l’égard de ses voisins, l’Algérie ne fait que défendre ses propres intérêts et ceux du Maghreb. Et pour cause, et l’histoire récente le prouve quotidiennement, les aides européennes et moyen-orientales sont toujours assorties de certaines conditions qui, au final, mettent les gouvernements des pays dans une situation conflictuelle avec leurs propres sociétés. Ce n’est pas ce que cherchent les Etats de la région.
Les « révolutions » tunisienne et libyenne ont mis les responsables de ces deux pays devant une situation inédite qui les obligent à travers une coopération intra-région à trouver des solutions aux nouveaux problèmes générés par les changements brutaux dans les régimes.
La disponibilité des dirigeants libyens et tunisiens à construire un nouvel espace économique et géopolitique maghrébin est salutaire au sens où elle donne une nouvelle chance historique au Maghreb de s’unir sans intervention étrangère. Cela dit, nous n’en sommes qu’au début de ce nouveau processus. Rien n’est encore totalement acquis. Mais l’espoir de voir un nouveau Maghreb émerger est de mise. En fait, l’union du Maghreb n’est pas si utopique que cela.
Par Nabil.G