EDITO

Une leçon de savoir-vivre, de tolérance et de solidarité

Les premiers jours du mois sacré du Ramadhan s’égrènent dans une ambiance empreinte de grande sérénité. Si les soirées ne sont pas encore très animées, puisque les Algériens préfèrent rester chez eux, histoire de s’habituer au nouveau rythme avant de mettre les deux pieds dans le côté festif du mois sacré, il est entendu qu’ils font montre de piété, de solidarité mais aussi de surconsommation. Cela peut paraître contradictoire. D’ailleurs, les imams qui officient dans les mosquées et sur les plateaux de télévision évoquent régulièrement cet état de fait en mettant en avant les aspects spirituels du mois sacré. Ils pointent, dans le même temps, les velléités boulimiques des Algériens en cette période de l’année.

Il faut reconnaître, faut-il le souligner, que le discours des instances religieuses, et même celui des sphères médicales qui mettent en exergue les problèmes que génèrent la surconsommation sont immanquablement relayé sur les réseaux sociaux, devenus par la force des choses des médias de masse par excellence, n’a pas de prise sur le comportement des Algériens qui vident les étales des marchands avant l’adhan. Ils s’offrent à l’heure de l’adhan des tables plus que copieuses et n’oublient jamais d’investir massivement les mosquées, dans le cadre de la dimension spirituelle du Ramadhan. Après quoi, ils n’hésitent pas à veiller très tard, qui dans les cafés, qui dans des salles de spectacles à apprécier des récitals musicaux.

Il y a donc dans l’attitude de l’Algérien vis-à-vis du mois sacré une part festive, une autre spirituelle et bien entendu, une dimension consommation. En un mot comme en mille, nous autres, faisons de ce mois sacré une belle occasion pour donner à la spiritualité, essentielle dans toute religion, une dimension, disons humainement acceptable.

En fait, la société répond aux extrémistes de tout bord et élève le Ramadhan à un niveau hautement culturel. De sorte à procurer un réel plaisir aux musulmans et créer une fascination positive auprès des non musulmans. Combien de Français, Américains, Japonais ou autres ont découvert le « vrai » Ramadhan ici en Algérie. L’Algérien qui met en avant sa grande tolérance envers les étrangers parle de ce mois sacré avec une telle intensité que ses interlocuteurs tentent l’expérience du jeûne, juste pour sentir ce que l’Algérien dit avec ses mots à lui.

Bref, le Ramadhan en Algérie c’est une expérience renouvelée d’un savoir-vivre et d’une leçon de tolérance et de solidarité. Les extrémistes, qui sont passés par là, ont tenté de vider le Ramadhan de sa sève. Mais l’Algérien écoute poliment les discours et les prêches et finit par faire confiance à la sagesse des ancêtres. Le Ramadhan 2024 ne déroge pas à la tradition.

Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page