Le marché de gros d’El Kerma toujours en quête d’optimisation
Le 4 septembre 2016, il y a déjà neuf ans, le directeur du marché de gros d’El Kerma alors en poste exposait aux journalistes de la presse locale le triste état des lieux et les problèmes de gestion rencontrées depuis sa mise en exploitation en janvier 2013.
Il avait à l’époque indiqué que pas moins de 10 tonnes de déchets et restes de légumes et de fruits invendus, souvent abîmés ou périmés, étaient jetés chaque jour à la décharge publique. Une situation provoquée disait-on par la baisse des achats et le manque de moyens et d’équipements pour la conservation des denrées périssables.
Un «gaspillage honteux» qui portait déjà préjudice non seulement à l’image du marché mais aussi aux fellahs producteurs de la région et aux grossistes mandataires qui «réajustaient» leur prix de vente à la hausse, au détriment des citoyens consommateurs.
Peut-on dire aujourd’hui, après une décennie de fonctionnement de ce marché de gros d’El Kerma que la situation aurait évolué positivement ? Selon les déclarations du directeur général en poste actuellement, cité par la presse locale, le marché de gros des fruits et légumes d’El kerma, connaît une situation jugée critique en raison «du manque d’entretien, d’absence d’installations modernes, et de conditions d’hygiène et de sécurité insuffisantes qui pénalisent son fonctionnement».
Selon le même responsable, le marché ne répond pas encore aux standards requis et reste plus proche d’un marché de demi-gros. voire de vente au détail. Avec un chiffre d’affaires moyen de 20 milliards de centimes, et les diverses contraintes d’exploitation le marché d’El Kerma arrive à peine à couvrir les frais d’entretien et ne peut pas atteindre une exploitation optimale conforme à son potentiel constitué notamment par 240 grossistes en activité et un volume quotidien de vente de plus de 300 quintaux de fruits et légumes. Il y a quelques années, un wali de passage avait annoncé une nouvelle «stratégie de développement» axée sur diverses actions, dont le regroupement à El Kerma de tous les grossistes du centre ville et l’aménagement d’une zone d’exportation équipée de chambres froides et d’outils d’emballage conformes aux normes internationales.
Une annonce qui vient d’être reprise il y a quelques jours par les responsables concernés, précisant que ce projet d’aménagement sera livré en octobre prochain. Inchallah, lancent les mauvaises langues locales qui ne cachent pas leur scepticisme et parfois leur colère face aux multiples tâtonnements et improvisations ayant marqué le parcours de ce marché de gros très controversé.
Un marché de gros de fruits et légumes auquel on a voulu greffer d’autres activités,telles que le marché de véhicules d’occasion, le marché à bestiaux, ou encore celui des poissons et fruits de mer qui ont chacun leurs spécificités et et leur propres normes de fonctionnement.
Par S.Benali