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Les carences et les incohérences des grands projets d’habitat urbain

On a appris la semaine dernière que les élus de la commune de Oued Tlélat ont effectué une sortie de prospection pour trouver des terrains devant accueillir des projets de construction de cantines scolaires.
Plusieurs sites auraient été retenus pour le lancement de ces projets devant permettre d’offrir un repas chaud aux élèves des établissements scolaires du nouveau pôle urbain de Oued Tlélat.
Bravo et pourquoi pas pourrait-on dire face à cette initiative des autorités municipales voulant répondre aux attentes des parents d’élèves du nouveau pôle urbain ainsi qu’aux directives des pouvoirs publics demandant la généralisation des cantines à l’ensemble des infrastructures scolaires. Selon la presse locale ayant couvert cet événement, le maire et les élus concernés ont examiné dans les détails les différentes options de sites disponibles pour accueillir la construction de ces cantines.
On sait depuis ces dernières années que la croissance démographique conjuguée à la politique d’éradication des bidonvilles et du vieux bâti a conduit nécessairement à la multiplication des programmes de logement toutes formules confondues.
Malheureusement, cette politique du logement et du relogement des occupants de sites à démolir s’est traduite par la réalisation à la hâte de nouveaux grands pôles d’habitat, notamment à Oued Tlélat et à Misserghine, qui souffrent encore à ce jour d’un déficit flagrant en infrastructure sociales d’accompagnement.
Écoles, lycées, centres de santé, commissariat de police, bureau de poste, stations de bus et de taxis, et même les marchés couverts et les commerces de proximité n’ont pas été intégrés dans la majorité des projets de pôle d’habitat lancés au pas de charge. Fatalement, même les établissements scolaires réalisés ici et là ont souffert d’un manque de maturation et de projection à long terme permettant de répondre aux attentes et aux objectifs de restauration des élèves dans des cantines appropriées.
Comment comprendre aujourd’hui et expliquer que des projets de construction de cantines puissent être initiés indépendamment de la carte scolaire, si toutefois elle existe, comme s’il s’agissait d’aménager une simple gargote sur un bout de terrain disponible sur le territoire de la commune? On sait que pour la rentrée scolaire 2023-2024 de nouvelles infrastructures scolaires ont été livrées afin de réduire quelque peu le déficit en nombre de classes et de cantines scolaires.
Mais l’approche et la gestion globale des projets en matière de scolarité et d’éducation semble encore pénalisée par un manque de rigueur et d’efficacité dans la maîtrise des besoins et la planification des actions à court et à long terme.
Le nouveau pôle urbain Hai Zabana dans la commune de Misserghine illustre à lui seul parfaitement toutes les insuffisances et les incohérences constatées en matière de maturation, de conception et de construction de projets d’habitat urbain dignes des aspirations au progrès et à la modernité…
Par S.Benali

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