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Plantes médicinales:
Entre tradition et science

A Oran, les médecines douces ou alternatives à l’image de la phytothérapie, attirent de plus en plus de citoyens. Les professionnels de la santé soulignent «l’importance du secteur des plantes médicinales en tant que filière complémentaire de la médecine conventionnelle. Cela passe par la nécessité de la mise en place d’un dispositif juridique pour encadrer et organiser la profession des plantes médicinales».

«Nous avons beaucoup de clients qui viennent acheter nos produits. Les gens aiment tout ce qui est naturel», affirme Mabrouk, propriétaire d’une herboristerie située au boulevard Millénium. Sa boutique propose plein de plantes aromatiques et médicinales à l’image du Zaatar de l’armoise, de la nigelle, du fenugrec, ou encore des feuilles d’olivier. «Je suis ici pour acheter de l’aubépine qui me soulage bien contre mon arythmie cardiaque. C’est une plante qui m’aide beaucoup après une cure à long terme. Elle est aussi intéressante pour calmer l’anxiété et les troubles du sommeil. C’est un calmant pour mieux dormir», témoigne un homme de 53 ans, rencontré dans l’herboristerie de Mabrouk. Le client affirme qu’il souffre depuis une vingtaine d’années d’arythmie cardiaque. «Mon arythmie cardiaque a été bien stabilisée par les traitements successifs de mon cardiologue. En complément de mon traitement par un bêta-bloquant, l’aubépine qui m’a été conseillée par un ami, m’a beaucoup aidé et je me sens de mieux en mieux depuis que j’ai commencé récemment à prendre quotidiennement de l’aubépine en infusion», dit-il. «L’aubépine aide effectivement à soulager les troubles cardiaques. Les fleurs séchées (sommités fleuries) de cette plante aident les patients qui souffrent de problèmes d’arythmie cardiaque. L’aubépine est un anti-arythmisant (ralentisseur du rythme cardiaque) et hypotenseur», confirme le Dr Benabdellah, médecin généraliste qui exerce la phytothérapie dans un cabinet privé situé à la cité Akid Lotfi à Oran. «L’aubépine est un arbuste qui pousse à l’état sauvage sur les montagnes en Algérie. Les fruits jaunes de l’aubépine sont principalement récoltés en automne, notamment entre octobre et novembre. Les fleurs d’aubépine sont récoltées surtout au printemps et en été, de préférence entre avril et juin au début de la floraison», fait savoir Mabrouk.

Le Dr Benabdellah qui affirme pratiquer la phytothérapie depuis 18 ans, souligne «l’importance du secteur des plantes médicinales en tant que médecine alternative». Son cabinet propose également des méthodes thérapeutiques traditionnelles à l’image de la hidjama et de l’acupuncture chinoise. «J’ai suivi une formation en acupuncture en Egypte et une autre formation en auriculothérapie à Lyon», souligne cette phytothérapeute. L’auriculothérapie est la stimulation de points sur plusieurs endroits au niveau de l’oreille. «La phytothérapie est une médecine complémentaire de la médecine conventionnelle. Elle est utilisée soit à titre préventif ou curatif», explique le Dr Benabdellah. «Les patients me consultent souvent pour des migraines, des rhumatismes, des pathologies du côlon, le stress, l’asthme et bien d’autres problèmes de santé», ajoute-t-elle. Les plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extraits et conditionnés sous forme de comprimés ou de sirops. «Je conseille aussi à mes patients, par exemple, le fenugrec qui aide à la prise de poids et son effet antidiabétique ou encore les feuilles d’olivier qui ont un effet anti-hypertensif et qui aident aussi à diminuer les triglycérides et le mauvais cholestérol», dit-elle. «Les cures sont généralement utilisées pendant une durée de 2 à 6 mois car ce sont des pathologies chroniques. Chaque affection nécessite un protocole thérapeutique adapté et précis à chaque cas. Les plantes peuvent être prises en infusion, en comprimés, ou encore en sirop. Les produits de phytothérapie sont officiellement vendus sous forme de compléments alimentaires», souligne le Dr Benabdellah. Et ce médecin de mettre en garde: «les posologies doivent être adaptées avec précision et doivent être déterminées sous contrôle d’un médecin, car il peut y avoir des effets secondaires ou des interactions avec d’autres médicaments». Enfin, ce médecin plaide pour «la mise en place d’un dispositif juridique pour encadrer et organiser la profession des plantes médicinales.

Imad T

 

 

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