Le parcours laborieux de la nouvelle aérogare d’Oran…
Il y a trois ans, en septembre 2018, le directeur général de l’Entreprise de gestion des services aéroportuaires, Abdelkader Kessal en poste à l’époque affirmait que le projet de réalisation de la nouvelle aérogare « est actuellement en phase d’équipement et sera livré en fin décembre de l’année 2018 en cours». Le responsable avait alors précisé que «le taux d’avancement des travaux de cette nouvelle aérogare a dépassé 80% et qu’elle est en phase d’équipement en matériel de technologie de nouvelle génération». Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Et La semaine dernière, en marge de la tenue de la session ordinaire de l’APW, le directeur général de l’aéroport international Ahmed Ben Bella, M. Benchenane Najib, a indiqué que le projet de nouvelle aérogare a enregistré un taux d’avancement de 92% et qu’il sera probablement livré et réceptionné avant les JM.2022. Le responsable en poste a précisé que «Les VRD, le côté fret ainsi que le bloc administratif ont été réalisés à 100%… et nous sommes actuellement en phase d’équipement de la nouvelle aérogare». Néanmoins, et contrairement à son prédécesseur en 2018, le directeur général de l’aéroport a nuancé son optimisme sur la date de réception du projet en expliquant que les délais restent conditionnés par le règlement du problème de «l’avènement numéro 07» en cours d’études par la commission sectorielle du ministère. Un avenant portant sur une réévaluation financière de certains travaux d’installations d’équipements qui ont enregistré des retards importants. Pour rappel, ce projet dont le coût global est estimé à 21 milliards de DA, vise à désengorger l’actuel aéroport. De 800.000 passagers par an actuellement, on passera donc à une capacité d’accueil de 4 millions de passagers par an, «extensible à 6 millions selon les besoins». La nouvelle infrastructure permettra de traiter simultanément 6 vols grâce à 6 trains d’embarquements et débarquement directs et 33 boxes d’enregistrement réservés aux différentes compagnies. Il est également prévu la pose de panneaux solaires de haute technologie permettant d’assurer 25% des besoins de cette aérogare en électricité. Selon un expert oranais en infrastructures aéroportuaires, ce projet serait lui aussi victime d’un déficit de maturation et de certaines précipitations dans le choix de plusieurs décisions techniques. Puisque le mode de consommation en énergie reste dépendant aux trois quarts des sources classiques, on peut se demander pourquoi avoir eu recours aux panneaux solaires, alourdissant fortement le coût de l’investissement et les moyens de maintenance. Par ailleurs, les critiques, les polémiques et les interrogations ne cessent d’alimenter le débat dans les sphères professionnelles avisées, à la fois sur les contenus du projet et sur les contours administratifs et financiers à l’origine de retards et de report de date d’achèvement et de livraison.
Par S.Benali