Le pétrole pèse de moins en moins
La chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux révèle les équilibres fragiles qui régissent l’économie internationale. C’est un fait, en tout cas, que pareille situation annonce un désinvestissement dans le secteur, appelant par la même à une raréfaction du produit. Ceci pousse le marché vers la hausse et fait revenir les investisseurs. La perte de vitesse est donc un phénomène passager, déjà théorisé par les spécialistes du genre. Cela oblige néanmoins les pays producteurs à une période de vaches maigres, à l’image de ces derniers mois. Ces Etats sont contraints de revoir leurs plans de dépenses. Ils ressentent le poids d’un ralentissement. A contrario, les pays consommateurs y perçoivent une petite lucarne d’espoir, mais savent que c’est passager. Tous les observateurs disent que d’un côté comme de l’autre, l’espoir de hausse ou de baisse demeure fragile et éphémère.
En tout état de cause, les économistes estiment à juste titre que ce n’est pas tant la baisse du brut qui stimule l’économie globale que la vigueur des moteurs de croissance qui la porte. C’est souvent le dynamisme des grandes poches de croissance qui induit les fluctuations des marchés pétroliers sur les places boursières où se négocient les prix du pétrole. Le schéma traditionnel voudrait qu’en période de baisse des cours, les nations productrices risquent une montée du chômage et une fragilité sociale susceptible de déboucher sur des tensions sociales et, inévitablement, des perturbations politiques.
L’Algérie a bien vécu cette réalité avec la crise de 1986. Sauf que les leçons sont faites pour être retenues et le cas échéant, l’Algérie a bien retenu la sienne. En décembre 2025, malgré la chute des prix de l’or noir, l’économie est très loin du gouffre financier. Le pays est désendetté et la dynamique d’investissements publique n’est pas entravée par un manque de liquidité, puisque le recours au six banques de développements internationales et régionale dont le pays est membre à part entière, ne demandent qu’à financer les grands projets algériens. Ceux-ci, à l’image des infrastructures routières, ferroviaires qui sont rentables.
Cela pour dire que ceux qui pêchent dans les eaux troubles et annoncent une prochaine période de tension en auront pour leurs mensonges. L’Algérie dépend de moins en moins des recettes hydrocarbures dans son effort de développement. Pour cause, la croissance au second trimestre 2025 est de 3,9% et le train Alger-Tamanrasset sera financé par la Banque africaine de développement. Ce sont-là deux événements majeurs dans un contexte de déprime du marché pétrolier. Cela revient à confirmer la solidité d’une économie qui appellera d’autres investissements dans d’autres filières industrielles…
Par Nabil.G