EDITO

Déterminer les lignes rouges

Une grande partie de l’avenir du monde et des relations internationales se joueront-ils ce lundi à Bali, en Indonésie? Il ne faut, peut être, rien exagérer, mais la rencontre entre les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping, est à coup sûr un moment politique très important qui sera scruté et suivi par toutes les capitales du monde.

On sait que les relations entre les deux poids lourds de la scène internationale, si elles ne sont pas exécrables, ne sont pas pour autant au beau fixe. Loin s’en faut! Il faut dire que les derniers développements nés à la suite de la visite de Nancy Pelosi à Taiwan ont irrité au plus haut point Pékin et failli connaître des développements beaucoup plus graves, avant que la Maison Blanche ne se trouve obligée de calmer le jeu quant à l’unité de la Chine. Une position d’ailleurs rappelée mercredi dernier par le président américain qui avait assuré que la doctrine des USA sur Taiwan n’a pas changé. Une position bien loin de ses propos tenus au plus fort de la crise de Taiwan où il avait soutenu que l’armée américaine défendrait Taiwan si l’île était attaquée.

Selon la Maison Blanche, cette rencontre, la première depuis l’élection de Joe Biden, se tiendra sous le slogan de la responsabilité quant à la gestion de la rivalité entre les deux géants. On apprend aussi que des sujets  » régionaux et internationaux » seront abordés, dont bien sûr le dossier nord-coréen. Et même si on n’en a pas parlé explicitement, le conflit russo-ukrainien sera, lui aussi, au centre de ces discussions. Washington veut en effet que Pékin soit plus claire sur le sujet et désapprouve publiquement  » la politique expansionniste de Poutine ». Mais il n’est pas sûr que Xi Jinping l’entendra de cette oreille.

D’ailleurs les Américains savent et avouent que cette rencontre ne réglera aucunement les différends de fond entre les deux parties, mais espèrent « travailler ensemble là où [leurs] intérêts concordent». Biden a même déclaré «ce que je veux faire avec lui, lorsque nous nous parlerons, c’est déterminer le type de lignes rouges mutuelles à ne pas franchir ».

L’objectif affiché donc n’est pas de se mettre d’accord sur tout, ni de changer le fond des choses entre les deux capitales, mais d’amorcer une tentative de dégel ou tout au moins de calmer les tensions qui ont marqué et marquent depuis des années déjà les relations entre les deux superpuissances. Cela en attendant mieux ou, plus précisément, en évitant le pire, politiquement mais aussi et surtout économiquement.

Par Abdelmadjid Blidi

 

 

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