EDITO

Le premier novembre, la France et nous

L’Algérie a célébré, hier, le 67e anniversaire de sa révolution armée, dont la finalité a été l’indépendance totale du pays et le recouvrement de sa souveraineté. Les Algériens ont payé le prix fort de leur liberté. Un million et demi de martyrs ont été sacrifiés pour que vive l’Algérie libre, souveraine et indépendante. Aujourd’hui, en ces temps de pré-campagne électorale française, des voix haineuses s’élèvent dans l’Hexagone pour dénaturer l’Histoire et tenter de laver la honte qu’a été le système colonial qui a commis des crimes contre l’humanité.
Même si, en Algérie on ne crie pas sur tous les toits à quels points à été l’horreur de la colonisation, parce que justement nous avons mis un terme à ce système inhumain et raciste, quelques énergumènes qui postulent à la magistrature suprême en France continue de trouver quelques «qualités» à la présence des colons en Algérie. Le premier représentant du pouvoir qui affirme n’avoir aucun complexe vis à vis de l’Histoire use indéniablement d’une communication politique pas nette du tout, notamment sur la question des crimes coloniaux.
L’on sent bien cette tendance à la «glorification» d’un passé pourri, non pas seulement dans les discours des politiques, mais également dans les travaux audiovisuels que l’on a produit tout au long des 59 dernières années. Jusqu’en 2019, les documentaires français sur l’ère coloniale tentent systématiquement de trouver des circonstances atténuantes. Les produits audiovisuels les plus honnêtes sont diffusés sur des chaînes de faible audience à des heures impossibles. En d’autres termes, ils veulent bien reconnaître la cruauté du système colonial, mais évoquent systématiquement l’alibi de la réaction à la violence révolutionnaire.
Ils invitent leur auditoire à méditer sur des «faits» et font du Premier novembre 1954, le point de départ d’argumentaires. Les plus « osés » de leurs films documentaires sur l’Algérie effleurent à peine le massacre de mai 1945. C’est pour cette raison qu’il est impératif de commémorer toutes les dates symbole de la nuit coloniale.
On pourrait nous répliquer que le monde a changé. Le temps n’est plus aux massacres à grandes échelles, notamment de la part de la France qui soigne son image auprès de l’opinion internationale comme la nation des droits de l’homme. Nous autres Algériens disons que les massacres continuent sous une autre forme. La Libye, la Syrie, le Mali sont autant d’agressions néocoloniales aussi féroces. D’où la nécessité de ne jamais oublier les massacres de la colonisation.
Par Nabil G

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