EDITO

Ramadhan : retour aux traditions

Dix jours de Ramadhan se sont écoulés, sans qu’on n’enregistre une polémique stérile sur des sujets périphériques, dont l’objectif est visiblement de pourrir le jeûne. Il reste encore une vingtaine de jours et la seule polémique a touché la série numéro une du mois sacré. Quelques critiques par là, ses défenseurs ne se sont pas laissés intimidés… bref un petit débat, peut être sans importance, mais qui au final, n’a pas dérangé outre mesure la quiétude du mois sacré. A s’y méprendre l’on croit avoir fait un long voyage dans le temps, ou alors un parcours à 360°. Il semble que les Algériens sont retournés à leur Ramadhan d’antan où l’on perd la boule ici et là, mais sans conséquence. Tout le monde pardonne à tout le monde à la fin du jeûne et l’on se prépare au suivant. On ne s’encombre pas de sujets politisés qui donnaient, il y a quelques années, un goût de combat de coq entre deux tendances idéologiques qui voulaient s’imposer dans le champ social du pays.

Les islamistes radicaux et les laïcs tout aussi radicaux sont aux abonnés absents cette année… et c’est tant mieux. On ne parle pas de non-jeûneurs qui se seraient organisés pour provoquer les Algériens, ni d’islamistes qui se seraient donnés comme mission la traque des « impies » qui veulent «christianiser» la société. Dans les réseaux sociaux, ces drôles d’oiseaux n’ont visiblement plus leur place. Et s’il se font petit, c’est précisément parce que les Algériens ont en marre de voir leur mois sacré systématiquement pollué par des polémiques sans sens qui servent des intérêts souvent étrangers. En effet, diviser les Algériens en jeûneurs et non-jeûneurs et monter les uns contre les autres est un projet qui a été naturellement démasqué par les Algériens que ces derniers soient jeûneurs ou non-jeûneurs.

Les «bombes du Ramadhan» ont été désamorcées ces dernières années, principalement parce que contrairement à ce que disent certaines mauvaises langues, les Algériens sont tolérants. On aurait pu voir des centaines d’énergumènes, d’un camp comme de l’autre, débarquer sur la voie publique pour en découdre. Mais en plus d’être tolérants, les Algériens ne sont plus dupes. Ils ont de tout temps fait la différence entre le bien et le mal. Et ces dernières années, ils ont su déjouer les plans diaboliques destinés à semer le chaos dans le pays.

Pour ce Ramadhan, ils ont pris la résolution de retourner à l’époque où ni les laïcs, ni les islamistes n’avaient droit de cité dans les milieux sociaux. Seuls le bon sens, la tolérance et le respect sont pris en compte par la société. Cette attitude, d’une grande hauteur d’esprit, est une leçon adressée à ceux qui pensent que les traditions se perdent dans ce pays.

Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page