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Le Président Tebboune accorde un entretien à la presse nationale : «La numérisation doit être finalisée d’ici à la fin de l’année, sinon je prendrai des mesures radicales»

Succès de l’IATF, des augmentations de salaires et d’allocations annoncées, l’inflation en forte baisse et les réserves de changes à un niveau acceptable. C’est entre autres, les annonces faites par le président de la République à l’occasion de ce rendez-vous avec la presse nationale, devenu désormais traditionnelle.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé vendredi soir, un entretien à la presse nationale. Le traditionnel rendez-vous a permis, comme attendu par les Algériens, au chef de l’Etat de répondre à toutes les questions que se posent les Algériens. Aucun sujet important n’a été éludé. Il en a été ainsi pour la question des importations. Sur ce dossier précisément, le Président Tebboune a rappelé que le gouvernement mène une politique qui vise à créer un équilibre entre l’importation et la production locale, en vue de satisfaire les besoins nationaux en divers produits, précisant que la démarche n’a pas de lien avec l’austérité.
Le président de la République a précisé que par le passé le pays connaissait «une anarchie dans l’importation», qui avait causé l’épuisement du trésor public en devises sans que la situation ne s’améliore, précisant que la nouvelle politique a pour objectif de créer un équilibre entre l’importation et la production locale. Pour le chef de l’Etat « cet équilibre n’est pas aisé à atteindre, car il requiert un degré de numérisation très précis. Nous espérons y parvenir d’ici la fin de l’année, car le seul moyen de protéger le pays réside dans la numérisation». Le président de la République a insisté sur la nécessité de s’appuyer sur la production nationale et de ne pas dépendre des importations, et ce, dans l’objectif de préserver la souveraineté nationale.
Après avoir remercié les opérateurs économiques et les citoyens pour leur compréhension de la situation, le président de la République a précisé que le but de cette orientation n’est pas de créer la pénurie ou l’austérité. Le président de la République a également affirmé qu’il y a des fluctuations concernant certains produits mais pas de pénurie, soulignant que certaines parties tentent, à chaque fois, de provoquer des pénuries sur certains produits.

IATF, un grand succès

Le président de la République a également annoncé l’organisation, la semaine prochaine, d’une rencontre avec les opérateurs économiques nationaux ayant conclu des contrats commerciaux et d’investissement lors de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025).

Il a précisé que cette rencontre vise à souligner la nécessité de passer immédiatement à l’exécution des contrats, afin de réaffirmer l’engagement de l’Algérie à œuvrer pour la promotion de l’intégration économique continentale. S’agissant du franc succès de la 4e édition de l’IATF, il a estimé qu’il constituait une réponse aux sceptiques quant aux capacités de l’Algérie à accueillir de telles grandes manifestations. Il s’agit également, a-t-il ajouté, d’une réponse claire aux promoteurs de la thèse de «l’Algérie isolée», soulignant que cette manifestation, qualifiée de «la meilleure depuis la création de la foire», a démontré que l’Algérie est bel et bien «le cœur battant de l’Afrique, sur les plans économique et politique».

Inflation maîtrisée

Au plan des indices macroéconomiques, le chef de l’Etat a affirmé que l’inflation des prix est désormais maîtrisée, ayant reculé à 3,8 %, mettant en avant les efforts du gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. «Nous œuvrons au quotidien, avec Monsieur le Premier ministre et Messieurs les ministres pour assurer la stabilité des prix». Et d’ajouter : «Je peux dire, aujourd’hui, la tête haute, en étant fier des Algériennes et Algériens qui ont contribué à cette réalisation, que l’inflation est tombée en dessous de 4 %, atteignant 3,8 %, alors que de grands pays font face à une inflation à deux chiffres», a-t-il ajouté. «Les prix des produits alimentaires de base sont aujourd’hui à la portée des Algériens», a-t-il assuré.

Réserves de change : un niveau acceptable

Concernant les réserves de change de l’Algérie, elles sont actuellement «à un niveau acceptable», enregistrant récemment une amélioration relative et couvrant les importations du pays pour une durée de près d’une année et demie, «en dépit du recul des cours du pétrole, couvrant ainsi les importations du pays pour une durée d’une année et cinq mois, voire une année et demie», a affirmé le Président Tebboune. Il a signalé que les contrats conclus par les entreprises algériennes durant la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025), que l’Algérie avait abritée début septembre courant, sont à même de renforcer les revenus du pays, notamment en ce qui concerne les contrats et accords relatifs à l’exportation hors hydrocarbures. Sur l’évaluation de la procédure relative à l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros, entrée en vigueur en juillet dernier, le président de la République a rappelé qu’à ce jour, près de 470.000 citoyens ont voyagé à l’étranger jusqu’à aujourd’hui, alors que la valeur globale des allocations versées est estimée à 400 millions d’euros.

Finaliser la numérisation d’ici fin 2025

A propos du grand chantier de la numérisation, le président de la République a souligné la nécessité d’achever sa généralisation d’ici la fin de l’année en cours. «La numérisation doit être finalisée d’ici à la fin de l’année, sinon je prendrai des mesures radicales», a-t-il affirmé. Le président de la République a qualifié ceux qui redoutent la numérisation de «chauves-souris qui aiment travailler dans l’ombre», soulignant que «celui qui agit avec intégrité n’a pas à craindre les chiffres».

Il a estimé que la généralisation de la numérisation est devenue «une nécessité incontournable», et que l’intégration de tous les secteurs «n’est plus une option», évoquant certains secteurs qui «ont préféré travailler dans l’opacité, retardant, délibérément, l’adoption de la numérisation».

Nouvelles augmentations des salaires et allocations en 2026

Au plan du pouvoir d’achat, le chef de l’Etat a annoncé que de nouvelles augmentations des salaires, de l’allocation chômage et des bourses des étudiants, seront appliquées à partir de 2026 et pourraient aussi toucher les pensions de retraite, en fonction des moyens de l’Etat. «La distinction entre promesses et engagements est claire. Mes engagements sont consignés par écrit et seront appliqués», a-t-il soutenu. A ce sujet, le président de la République a précisé: «J’avais pris l’engagement de procéder, à partir de 2026, à une révision des augmentations des salaires ainsi que de la bourse des étudiants et de l’allocation chômage, des revalorisations qui pourraient également inclure les pensions de retraite, en fonction des moyens de l’Etat».

Révision de la loi électorale

Au plan de l’activité politique, le chef de l’Etat a révélé une révision de la loi électorale «dans certains de ses aspects techniques , ainsi que des réajustements dans les missions de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE)», soulignant que les prochaines élections législatives et locales seront organisées dans les délais prévus. «Je n’ai jamais accepté que l’argent dirige les institutions. Je ne l’ai pas accepté en 2017, je ne l’accepte pas aujourd’hui et je ne l’accepterai pas à l’avenir. Quiconque s’adonne à l’achat des consciences, en paiera le prix», a déclaré le président de la République, ajoutant que cela devra offrir aux jeunes la possibilité d’accéder à des sièges à l’Assemblée populaire nationale. Le Président est revenu sur les principales missions qui incombent à l’Assemblée populaire nationale (APN), «habilitée à proposer différentes lois, qui ne vont pas à l’encontre de la souveraineté nationale et ne sont pas contraires aux principes de la République, quant aux démonstrations de force, le peuple en est fatigué», a-t-il tenu à rappeler.

Un Etat palestinien est inéluctable

Sur la cause palestinienne, le Président Tebboune a affirmé que l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale est inéluctable, soulignant que le soutien de l’Algérie à cette cause est fondé, dès le début, sur cette base.

«Le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne était fondé, dès le début, sur l’établissement d’un Etat palestinien, chose que j’ai soutenue personnellement à l’ONU et dans plusieurs rencontres internationales et même lors de mes visites officielles», a-t-il assuré. Il a rappelé dans ce contexte, que le Sommet arabe tenu en Algérie en 2022 «était basé sur ce même principe et sur la réorganisation des rangs palestiniens pour sortir avec une Organisation de libération de la Palestine (OLP) forte, en tant que seul représentant légitime des Palestiniens», ajoutant: «nous avons introduit la cause palestinienne à l’Assemblée générale (AG) des Nations unies, 143 Etats ayant voté l’année dernière en faveur de l’admission de l’Etat de Palestine en tant qu’Etat de plein droit et membre à part entière de l’ONU, des voix neutralisées par un véto qui est utilisé jusqu’à ce jour».
Le président de la République a également évoqué les relations de l’Algérie avec son environnement régional, notamment avec la Mauritanie et la Tunisie, qu’il a qualifiées de solides, affirmant que l’Algérie poursuit ses efforts pour aider ses frères en Mauritanie, notamment à travers la reconstruction de certaines structures sanitaires et non sanitaires, au mieux des intérêts des deux peuples. A une question sur l’espoir de voir l’Afrique se débarrasser des conspirations et des ingérences étrangères, le président de la République a précisé que «les choses sont entre les mains des Africains eux-mêmes. Ils ont le choix soit de s’orienter vers le développement de leurs pays ou bien vers la guerre», estimant que «quiconque veut aider l’Afrique doit le faire en aidant ses enfants à trouver un emploi et par l’investissement et non pas par les armes destructrices», a-t-il martelé. Concernant l’agression sioniste récente contre le Qatar, le président de la République a réitéré sa condamnation de cet acte, le qualifiant d’ «attaque contre la nation arabo-musulmane tout entière et de crime envers ce pays».
Enfin à une question sur le lieu où il a passé ses vacances, le président de la République a répondu sans détours « j’ai passé mes vacances annuelles dans le pays avec mes fils, mes filles et mes petits-enfants, sans quitter le territoire national », a-t-il déclaré.

Anissa Mesdouf

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