Le recul de l’ordre urbain et environnemental
Selon notre confrère à Ouest Tribune, observateur avisé de la vie sociale à Aïn El Türck, la ville côtière, capitale de la corniche oranaise, est encore loin de répondre aux critères et aux règles fondamentales permettant de l’inscrire au rang des cités balnéaires à vocation touristique.
Dénonçant à juste titre la floraison permanente des vendeurs ambulants et des brocanteurs qui ont investi la ville, notre confrère décrit dans son article la pitoyable image renvoyée par la cité devenue un grand «marché aux puces».
Ain el Turck, chef-lieu de la daïra côtière, n’est malheureusement pas la seule commune du littoral oranais à connaître ces formes de régression et de clochardisation toujours dénoncées par des militants de l’ordre urbain et environnemental.
À Ain el Turck et ailleurs dans certains quartiers de la ville d’Oran, des vendeurs ambulants de toutes sortes de produits, des fruits et légumes aux poissons en passant par les détergents, la vaisselle ou même des tapis de qualité douteuse ne cessent de déambuler chaque matin à grands cris et coups de klaxons, se servant même parfois d’un porte-voix pour amplifier leur récital de slogans.
Dans certains endroits, les camions-citernes des marchands d’eau douce font aussi leur tournée matinale pour servir les habitants et les épiciers occupant ce créneau de vente d’eau présumée potable.
Les «brocanteurs», acheteurs et revendeurs de vieux meubles et d’articles ménagers «d’occasion», trainent eux aussi leur charrette entre les immeubles des cités d’habitat, lançant l’appel «kekchos à vendre», en arabe et parfois en français, bien connu des habitants.
Mais si dans les grandes agglomérations comme la ville d’Oran, ces pratiques commerciales restent un peu discrètes ou invisibles dans les plus belles zones urbaines, elles semblent se généraliser dans bon nombre de communes et quartiers dits résidentiels abritant des commerces dédiés à la friperie, à la brocante, aux matériels d’occasion et à d’autres activités commerciales contraires aux règles de gestion de l’urbanisme.
Dans certains endroits, comme à la cité des Hlm/Usto, on peut «admirer» les enseignes hideuses de certains commerces ou un ferronnier-soudeur côtoie un salon de coiffure, un marchand de gâteaux traditionnels et un atelier de mécanique. Une anarchie devenue banale et «normale» dans ce paysage urbain livré à toutes les dérives.
Par S.Benali