Le fléau des eaux usées sur le littoral oranais

Sur les plages de Coralès et des Andalouses, des écoulements et des flaques d’eaux usées ne cessent depuis des années d’agresser le regard et l’odorat des passants et des vacanciers. En ce tout début de saison estivale 2023, ce constat est, comme chaque année, dénoncé sur les réseaux sociaux sans pour autant provoquer de réaction positive de la part des pouvoirs publics.
Evoquant ce fléau dans un article publié récemment sur Ouest Tribune, notre confrère a interrogé les responsables de l’assainissement à la Société SEOR qui ont catégoriquement réfuté tout déversement des réseaux d’eaux usées au niveau des plages de la corniche. Mais il se trouve qu’après une sortie d’inspection sur le terrain effectuée par le P/APC et des élus d’El Ançor, accompagnés par les services du secteur des Ressource hydrique de la daïra d’Aïn El Turck, le constat amer de pollution de certains endroits par les eaux usées a été confirmé.
Selon les premières constatations, le flux de déversement prend naissance à partir de l’ancienne station de relevage des eaux du réseau d’assainissement du complexe des Andalouses, notamment au niveau du centre d’enfouissement technique (CET) et des habitations environnantes.
Les services techniques de la SEOR auraient finalement admis l’urgence d’engager une opération pour endiguer ce fléau des déversements anarchiques d’eaux usées qui s’infiltrent même dans les sources d’eau naturelle, polluent l’environnement et le littoral marin. Et ce qui est choquant et révoltant est de savoir que depuis des décennies, tous les responsables qui se sont succédés à la wilaya d’oran avaient abordé ce problème de pollution et de déversement des eaux usées vers la mer, sans parvenir à apporter des solutions efficaces et durables.
Le discours démagogique et les promesses sans lendemain étaient à l’époque la seule règle de fonctionnement de bon nombre de gestionnaires peu soucieux de l’avenir urbain d’Oran et de sa région. On se souvient notamment de cet ancien wali qui annonçait à qui voulait l’entendre que toutes les fosses sceptiques le long du littoral allaient être éradiquées et qu‘un réseau d’assainissement des plus modernes allait être réalisé, ou « réhabilité », dans les communes d’Oran et d’Ain Turck. On sait malheureusement que même la mise en service de nouvelles stations de relevage n’a pas permis de régler le problème du rejet en mer des eaux usées.
Un problème qui semble lui aussi s’inscrire dans la légendaire fatalité des échecs et des défaillances dans la gestion et la prise en charge des attentes de la collectivité locale. Ainsi va Oran…
Par S.Benali