Le règne absolu des constructions illicites…
A haï Chahid Mahmoud, dans la commune de Hassi Bounif, un grand mur de clôture a été construit il y a quelques temps pour délimiter une grande superficie de terrain vague, non pas pour réaliser un éventuel projet, mais dans le but de procéder à un futur morcellement en lots de terrains à bâtir et de les vendre au prix fort. C’est en tout cas ce que rapportent plusieurs sources concordantes qui précisent que le phénomène n’est pas nouveau mais depuis longtemps utilisé en nouveau moyen de construire discrètement des maisons précaires et illicites destinées à être vendues . Les présumés propriétaires, réels ou fictifs, de ces terrains abandonnés, estiment être dans leur droit de créer ainsi un bidonville et de revendre l’habitat précaire à des familles modestes en quête de logement. Une nouvelle «mode» d’arnaques et de dérives dans la prolifération de l’habitat précaire visant semble-t-il à contourner les mesures rigoureuses de démolition de baraques ordonnées par les autorités locales depuis quelque temps. Selon des habitants de Hassi-bounif, ce n’est pas la première fois que ce genre de clôture cache-misère est construit sur le territoire communal sans que l’on sache trop ni comment ni pourquoi les responsables municipaux restent dans l’expectative. Ce genre d’opération nécessite pourtant un permis de clôturer et surtout un permis de lotir assujetti à des règles strictes et précises. Malheureusement, on sait que trop de carences et de paradoxes pénalisent encore le bon fonctionnement des mairies souvent bien dépassées par le seul suivi des missions élémentaires d’entretien et de maintenance du cadre urbain. A Oran, plusieurs quartiers et grandes cités d’habitat restent également gangrénés par le squat illicite de vides-sanitaires, des parties communes et même des terrasses d’immeubles ou de véritables appartements ont été construits au grand dam des locataires impuissants. Il y a une dizaine de jours, aux HLM/USTO, un médecin spécialiste installé en cabinet privé au RDC d’un bâtiment, a eu toutes les peines du monde à faire évacuer un couple d’individus venu on ne sait d’où, et qui est entré par effraction dans le débarras collectif de l’immeuble pour l’occuper et installer un vieux matelas, deux chaises et un réchaud à gaz. Menaçant de faire exploser la bouteille de gaz en cas de tentative d’évacuation, le couple de squatteur a semé la peur et la terreur parmi les résidents de l’immeuble qui ont finalement eu recours à une intervention policière au niveau de la sûreté de wilaya pour régler la situation. Car venus une première fois pour un constat, les agents de la sûreté urbaine du quartier HLM avaient indiqué qu’ils devaient recevoir un mandat du procureur pour user de la force publique afin d’évacuer les squatteurs. A ce jour, la plupart des vides sanitaires des immeubles de la cité des 1 240 logements dans le même quartier sont aménagés et squattés par des indus-occupants devenus des résidents à part entière. Et dire que même une salle de prière a été édifiée et agrandie dans la cave d’un immeuble après démolition de pans de murs de soutènement et extension sur le trottoir, sans que cela n’inquiète ou ne dérange les responsables de l’urbanisme concernés. Et comme disent en ironisant les mauvaises langues locales, « une salle de prière ne saurait être rangée dans le registre des constructions illégales et illicites…». Ainsi va Oran
Par S.Benali