Oran Aujourd'hui

Le relogement, seule arme de «gestion des risques» dans l’occupation de l’habitat précaire et le vieux bâti ?

Après le relogement de plusieurs dizaines de familles sinistrés mises en danger suite au glissement de terrain au quartier « Les Planteurs » pas moins de 151 autres occupants du bidonville menacés ont introduit des recours pour revendiquer un logement.
Ces dossiers de recours déposés par les familles exclues des opérations de relogement du 27 avril puis du 05 et du 08 mai derniers ordonnées suite au glissement du terrain , seraient en cours d’études par une Commission au niveau de la daïra d’Oran. Dans un communiqué publié par la daïra d’Oran, l’étude devait durer jusqu’à la fin de la semaine dernière écoulée selon un calendrier nominatif invitant chaque personne concernée à se présenter le jour fixé par ce planning. Les concernés devront obligatoirement se présenter munis de de la carte nationale d’identité valide et de «documents justifiant leur résidence dans le site concerné par le relogement».
Il faut rappeler que suite au glissement de terrain survenu le mois dernier sur le site dit « Terrain Chabat » au quartier Les Planteurs, et qui a causé la mort de 4 personnes, un total de près de 450 familles ont été relogées dans des logements neufs dans les communes de Oued Tlelat et de Misserghine.
Le soir même du drame, 183 familles occupant des habitations précaires à un 1er degré de risque d’effondrement avaient été relogées en urgence.
Après les résultats des expertises du Centre technique de la construction (CTC), 270 autres familles occupant des logements en danger de 2ème degré ont été relogées dans une seconde phase. Au total, près de 450 familles ont été jusqu’ici relogées, conformément à l’engagement ferme des pouvoirs publics et aux instructions du président de la République à ne laisser aucune famille vivre dans l’insécurité d’un toit qui risque de s’effondrer.
Un engagement inclut au volet de la prévention des risques de toute nature, notamment les glissements de terrain et les inondations touchant particulièrement les occupants de vieux bâti et sites d’habitat précaire censés être répertoriés et recensés. Mais pour bon nombre d’observateurs avisés, la gestion locale des risques liés aux effondrements de vieilles baisses ou d’habitation précaire illicite semble encore bien pénalisée par certains paramètres et contraintes exogènes liés à un déficit de rigueur et de maîtrise des flux de mobilité des populations impliquées dans la construction et l’occupation des sites d’habitat à risque.
Notamment dans la commune d’Oran où les anciens quartiers de prolifération de bidonvilles, tels que Ras El Ain et Les Planteurs, n’ont jamais pu connaître de projet fiable et crédible de restructuration urbaine permettant d’éradiquer les constructions précaires. Et surtout de stopper l’arrivée constante de nouvelles familles, venant souvent de de wilaya voisines et même très éloignées.
Malgré les grands quotas de logements toutes formules confondues, distribués chaque année à la wilaya d’Oran, les besoins restent croissants, accentués la fois par la démographie, l’exode rural et la quête d’une baraque précaire devenue synonyme d’accès à un logement. Lors de la dernière session de l’APW, des élus auraient demandé à juste titre l’octroi de programmes spéciaux supplémentaires de logements devant permettre de concrétiser les projets de réhabilitation et de restructuration des vieux quartiers. «Faut-il aller se mettre en danger dans un bidonville ou un immeuble en ruine pour avoir un toit décent..?.» lancent ici et là de jeunes adultes fraîchement mariés partageant avec leur parents un petit appartement dans une grande cité d’habitat…

Par S.Benali

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