Le social, cet axe directeur
L’Algérie se révèle, dans sa nature même, comme une puissance sociale dont la vocation première est d’organiser le vivre ensemble autour d’un socle de droits et de garanties pour chacun. Cette dimension va bien au-delà d’un levier économique. Elle dessine une forme d’entraide nationale qui cherche à articuler identité, cohésion et solidarité. La référence historique, la déclaration du 1er novembre 1954, arbitre l’ensemble des politiques de l’Etat et oblige, de fait, les forces économiques à s’y soumettre. Dit comme cela, paraît anecdotique, mais c’est une réalité algérienne qu’on constate si l’on veut comprendre le système socio-économique algérien.
Sur le plan du développement social, l’Algérie a construit, au fil des décennies, un appareil public dédié au bien-être des citoyens que peu de pays émergents possèdent à un tel niveau. L’investissement public n’est pas qu’un chiffre dans les budgets. C’est un choix de société. Le moindre dinar dépensé dans la santé, l’éducation, la protection sociale ou les infrastructures sociales est une promesse tenue aux chouhadas. Ces derniers ont laissé une consigne qui est que l’intérêt général passe, en premier lieu, par la sécurité et la dignité des Algériens. Cette orientation n’a rien de théorique en Algérie.
Les transferts sociaux constituent sans doute l’un des marqueurs les plus visibles de cette logique. Leur hausse constante, année après année, traduit une approche où le filet de sécurité n’est pas considéré comme un coût mais comme un investissement dans la stabilité sociale et la capacité du pays à affronter les défis futurs. Qu’il s’agisse de prestations directes, de subventions ciblées ou de mécanismes de redistribution qui cherchent à réduire les écarts, cette dynamique est révélatrice du fait que la prospérité collective se construit lorsque l’Etat veille à ce que personne ne soit laissé au bord du chemin.
L’un des éléments les plus remarquables de cette approche est le programme de logements, souvent cité comme l’un des plus généreux au monde. Dans un pays où l’accès à un toit détermine des trajectoires humaines entières, la politique du logement ne se réduit pas à des chiffres d’investissement. C’est une promesse de dignité et une réalité tangible pour des centaines de milliers de foyers. L’accès à un logement décent n’est pas seulement une commodité; c’est un droit qui structure l’espace familial, les opportunités économiques et le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.
En somme, la nature sociale de l’Etat algérien est une architecture politique qui place l’intérêt général au centre des choix collectifs. Le rappel du 1er novembre 1954, loin d’être une relique historique, demeure un axe directeur.
Par Nabil.G