Le «syndrome de la vitre cassée»
A un mois à peine de l’ouverture des jeux méditerranéens, bon nombre de citoyens oranais se plaignent de l’invasion de moustiques dans plusieurs zones et quartiers de la Cité. Notamment à Belgaid, Haï Sabah, et les grandes cités d’habitat de l’USTO. 0n sait, depuis longtemps, que les premières cités d’habitat périphériques, comme celle des 1245 Lgts aux HLM/USTO, sont toujours restées marginalisées et pénalisées par de lourds déficits en entretien et en aménagement urbains permettant d’éradiquer bon nombre de fléaux tels que l’inondation des caves par les eaux usées, le non revêtement des allées, poussiéreuses en été et boueuses en hiver, la prolifération des rats et des chiens errants, et le recul total des notions de citoyenneté pouvant permettre une élémentaire préservation de l’environnement . Ici et là, le fameux «syndrome de la vitre cassée» contribue depuis des décennies à la dégradation avancée du cadre de vie collectif. Cette année, à l’occasion des prochains jeux méditerranéens, les façades de quelques immeubles visibles à partir du 3ème périphériques ont été repeintes, voire badigeonnées en blanc, en gris et en noir. Des couleurs hors normes, qui n’ont rien à voir en tout cas avec les variations de bleu recommandées pour l’événement sportif méditerranéens. Et malgré les antennes de paraboles collectives installées sur les toits des immeubles, bon nombre d’habitants ont conservé ou réinstallé leur propre parabole aux grilles des fenêtres ou sur les murs de façade de leurs immeubles. «Je ne capte rien avec leur système… je les ai plusieurs fois appelé mais ils ne viennent pas…» explique un résident visiblement lassé par l’absence et l’indifférence de l’opérateur concerné. Et en ce début d’été aux chaleurs intenses annoncées, les moustiques virulents commencent leurs attaques nocturnes. Une invasion qui semble bien encouragée par les défaillances flagrantes dans l’entretien et le ramassage des ordures, mais aussi, voire surtout, par ces pratiques et comportements indignes du savoir-vivre en collectivité et des valeurs citoyennes élémentaires. Les sachets et bouteilles en plastique, les déchets et les détritus qui jonchent le sol au milieu des immeubles, les déblais de vieux chantiers abandonnés sur place depuis des lustres à l’intérieur de la cité, les «tags» et autres gribouillages souvent vulgaires et insultants sur des murs d’immeubles fraîchement repeints, ne semblent déranger personne ni encore moins choquer les vieux retraités, assis sur un morceau de carton étalé à même le sol poussiéreux, pour de longues parties de dominos… Ainsi va Oran, dans bon nombre de ses quartiers….
Par S.Benali