EDITO

Le syndrome du 28 février en arrière plan

Après Vladimir Poutine vendredi dernier, ce sera au tour de Volodymyr Zelensky de se rendre, aujourd’hui lundi , aux États-Unis pour rencontrer le président Donald Trump. Cette fois le rendez-vous est donné à la Maison Blanche et non en Alaska. Une entrevue qui fait remonter à la surface les tensions de la première rencontre entre les deux présidents au Bureau ovale.
On se rappelle que ce jour-ci, le président ukrainien a été vertement sermonné par Donald Trump et son vice-président, J.D.Vance. Une humiliation qui s’est terminée par une presque mise à la porte de Zelensky qui a été reconduit à la sortie de la Maison Blanche par de simples employés, totalement ignoré qu’il était, par le cercle rapproché du président américain.
Et même si rien de conséquent n’a filtré du sommet Trump-Poutine, le président américain veut avancer très vite et propose déjà un sommet à trois le 22 août prochain. Un sommet non pas pour décider d’un cessez-le-feu, mais pour signer un traité de paix mettant fin à ce conflit. Ceci supposerait que les présidents russe et américain ont convenu d’une feuille de route que Zelensky aura à en connaître le contenu aujourd’hui, et sera prié de l’accepter. Du moins c’est ce que semble vouloir la partie américaine qui pense toujours que “Zelensky n”a pas les bonnes cartes en main pour imposer quoi que ce soit“. Une phrase, on s”en rappelle, que Trump avait répété, dans un accès de colère, à plusieurs reprises à la face du président ukrainien dans le Bureau ovale lors de leur première rencontre, le 28 février 2025.
Craignant voir le même scénario se répéter ce lundi, ou voulant avoir un rôle dans ce futur traité de paix, que veut conclure Trump au plus vite, plusieurs dirigeants européens accompagneront le président ukrainien à Washington pour prendre part à cette rencontre. Une preuve,s’il en faut, qu’ils craignent que cet accord ne serait pas forcément en leur faveur, ni en celle de l’Ukraine. Et c’est surtout une réaction qui confirme que la méfiance règne en maître absolue dans le camp occidental.
Maintenant on sait que Trump est un faiseur de paix, mais une paix par la force, faite de menaces et d’injonctions. Et si la rencontre de lundi arrive à capoter, il est clair qu’il en fera porter la totale responsabilité au président ukrainien, pour lequel au fond, il faut le dire, il a très peu d’estime, et il l’avait critiqué à plusieurs reprises lors de ses nombreuses sorties médiatiques. La question que tout le monde se pose aujourd’hui, est de savoir si les choses se passeront mieux cette fois-ci, ou si l’on va assister à un remake du 28 février 2025? Il y a aussi cette autre question subsidiaire que se posent les spécialistes, Zelensky ira-t-il en costume ou en tenue militaire? Un détail qui a son importance aux yeux des Américains.
Par Abdelmadjid Blidi

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