«Nous avons mené, la semaine dernière, une enquête dans certains quartiers à Oran. Nous avons trouvé près de 100 logements vides alors qu’ils avaient été attribués dans le cadre du social. Pas moins de 100 autres logements sociaux ont été sous-loués. Le nombre de logements vides et ceux qui sont sous-loués représente le double des logements attribués aux bénéficiaires réellement méritants», a dénoncé le wali, Saïd Saayoud, dans une allocution prononcée, mercredi dernier, à l’occasion d’une cérémonie de célébration de la journée internationale de la liberté de la presse.
«Un travail judiciaire sera fait. Les sanctions prévues par la loi seront vigoureusement appliquées contre tous ceux qui sont impliqués dans ce scandale. Tous les logements vides et toutes les habitations sous-louées seront récupérés», a déclaré le wali qui s’exprimait devant la presse.
«Ce n’est pas avec les logements sociaux de l’État qu’on doit faire du business. Les affairistes n’ont qu’à se lancer dans la promotion immobilière. Cette opération de récupération des logements indûment attribués sera généralisée. C’est le cas des logements attribués dans le cadre du relogement des habitants de la cité dite «Batimat Talian», située à Es Séddikia, où il y aura une enquête judiciaire. Je vais aller très loin dans ce dossier. Nous savons qu’il y a des complicités, qu’il y a des trafics. Que cessent les trafics», a lancé le chef de l’exécutif.
Plus de 1100 familles occupant le site dit « Batimat Taliane » ont été relogées, fin mars 2022, dans des logements neufs dans le quartier « Pépinière », dans la commune de Bir El Djir. Lors d’une rencontre avec la société civile locale, qui s’est tenue le 5 avril dernier, dans la salle de conférences de la mosquée Ibn Badis, le wali d’Oran a dénoncé des pratiques malsaines de «ceux qui font du business du foncier public au détriment de la vie des Algériens». Le premier responsable de la deuxième ville du pays a fait une série de révélations.
«Le récent effondrement d’un immeuble au quartier Plateau est dû au fait qu’un voisin a creusé profondément. Alors que ceci est grave, aucun habitant de cet immeuble ne s’est pourtant plaint. Il y a ceux qui font du business au détriment de la vie des Algériens», a-t-il dénoncé.
Le premier responsable de la capitale de l’Ouest a pointé du doigt des pratiques malsaines. «Sachant que l’Etat s’apprête à reloger les habitants, certains propriétaires vendent leurs immeubles pour bénéficier à la fois du relogement des familles et de la démolition gratuite des immeubles», a-t-il accusé.
Imad T