L’eau potable à Oran: un enjeu majeur
Oran a connu le weekend dernier une grosse perturbation dans l’alimentation en eau potable en raison d’un arrêt non programmé de la station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaa. La récente coupure d’eau dans les robinets dans la zone est de la ville a fortement irrité les habitants des grandes cités encore une fois pris en otage par les carences et défaillances du système global de distribution de l’eau potable dans la région.
Selon un cadre de la société de distribution de l’eau à Oran, (SEOR), les coupures d’eau risquent d’être de plus en plus fréquentes en raison de certaines difficultés techniques qui pénalisent le fonctionnement normal et continu de l’usine de dessalement d’El Mactaa. Les récentes coupures d’eau, qui n’ont pas été annoncées à l’avance aux habitants par la SEOR, seraient dues à un arrêt de l’usine suite, nous dit-on, à «une panne électrique». Faut-il croire que l’on tente de rejeter la responsabilité sur le fournisseur de courant, la Sonelgaz, ou qu’il s’agit plutôt d’un déficit en matière de gestion de la maintenance préventive des installations.
Pudiquement désignés par le terme de «perturbation» ces coupures d’eau qui durent parfois deux ou trois jours sont loin de rassurer les citoyens oranais sur la crédibilité des discours et des promesses des pouvoirs publics en matière d’alimentation en eau potable. D’autant plus qu’un arrêt de pompage de l’usine de dessalement peut provoquer, comme ce fut le cas, une coupure d’alimentation en eau potable dans plusieurs Communes de la région, notamment dans les wilayas d’Oran et de Mascara. On sait par ailleurs que le manque de précipitations a réduit considérablement les niveaux d’eau des barrages de Karrada et du Gargar qui contribuent à l’alimentation en eau potable d’une bonne partie de la zone est de la commune d’Oran. Mais la plus grande commune du pays en termes de population, qui ne connaissait jadis que l’eau saumâtre dans les robinets, reste à ce jour pénalisée par les déficits en précieux liquide malgré les énormes crédits et investissements engagés par l’Etat, dont le couloir de connexion au Gardar et l’ usine de dessalement d’El Mactaa.
Tandis que les besoins en eau sont estimés à plus de 650 000 m3/j, la wilaya d’Oran, avec ses deux millions et demi d’habitants, ne reçoit actuellement que 520 000 m3 d’eau potable par jour. Certains estiment que l’entrée en service de la station de dessalement en chantier à Cap blanc permettra aux Oranais d’avoir de l’eau potable H/24 dans les robinets. InchaAllah devrait-on dire et prier quand on connait le très fort taux d’accroissement de la population lié non seulement à la démographie mais également à «l’attractivité» d’Oran et de sa région qui accueille des flux de population toujours importants.
Par S.Benali