Oran Aujourd'hui

L’échec du système de gestion des affaires locales

Mardi dernier, notre confrère et ami Karim faisait état dans son article à Ouest Tribune de l’ampleur du phénomène du déversement des eaux usées vers la mer, le long de la corniche oranaise. Un fléau, explique-t il, que l’on essaie de cacher, sinon de minimiser l’impact désastreux sur l’environnement et sur la santé publique. Malgré tous les textes et règlement publiés en matière de la lutte contre les pollutions marines et l’institution, malgré les plans d’urgence plusieurs fois annoncés, le phénomène des rejets en mer des eaux usées demeure une constante douloureusement observée au niveau de plusieurs plages de la daïra d’Aïn El Türck. Observateur averti de l’état des lieux du cadre urbain dans cette région, notre confrère nous a signalé que les eaux usées de lotissements entiers, tel celui de Trouville, sont déversées directement sur le sable par le biais d’une canalisation improvisée par les habitants et « cachée tant bien que mal au regard». Quelques complexes hôteliers, des stations de lavage, des bains-douches, fonctionnent sans être raccordés aux réseaux de collecte des eaux usées.
Ce qui représente un véritable danger pour la santé des estivants venant se baigner dans ces eaux polluées et s’allonger sur le sable contaminé. On se souvient pourtant, il y a plus d’une dizaine d’année, de cet ancien wali qui annonçait en grande pompe l’éradication de toutes les sources de rejets d’eau usées et la réalisation d’un grand projet de collecte et d’assainissement couvrant toute la zone côtière d’Ain El Türck. Des annonces démagogiques et des propos mensongers qui ne servaient en réalité qu’à forger l’illusion d’un «wali bâtisseur» devant être récompensé». Il est vrai que le vieux système de prébende et de cooptation aux commandes des destinées du pays excluait tout contrôle et évaluation rigoureuse des résultats et des bilans des collectivités locales.
A l’image du système, une majorité de décideurs locaux se complaisent dans le «laisser-faire et le laisser-aller» soignant surtout leur carrière et profitant de leur statut. Les eaux usées se déversant en mer, comme la prolifération des bidonvilles, l’effritement du vieux bâti, l’anarchie dans les transports et la circulation, le squat des trottoirs et des espaces publics par l’activité informelle, le fléau du trafic de drogue et produits prohibés, , l’incivisme dans l’impunité, ou encore les projets en retard d’achèvement ou abandonnés, les opérations d’embellissement urbain non engagées, et bien d’autres failles et défaillances partout constatées, illustrent l’échec d’un système de gestion des affaires locales devant être totalement et radicalement revu et corrigé…
Par S.Benali

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