Les dirigeants arabes, dont les plus en vu, à l’image de l’Emir du Qatar et le Président de l’Egypte ont fait le déplacement d’Alger , non pas seulement pour honorer l’invitation du Président Tebboune, mais aussi parce que la situation géopolitique et les défis de l’heure rendaient le Sommet d’Alger une destination prioritaire.
L’Algérie a organisé l’un des Sommets arabes les plus aboutis, constatent les observateurs de tous bords. La lourde machine organisationnel et politique déployée par l’Algérie a réussi à étouffer toutes les voix malveillantes. Il a donc été retenu de la rencontre historique interarabe un sentiment de satisfaction et une véritable note d’espoir, au sens où la question palestinienne est redevenue une priorité. De fait, la vague des normalisation et le plan d’Abraham, imaginé par Washington et imposé à quelques pays arabes, était ces derniers jours à Alger, dans le box des accusés. Les dirigeants arabes, dont les plus en vu, à l’image de l’Emir du Qatar et le Président de l’Egypte ont fait le déplacement d’Alger , non pas uniquement pour honorer l’invitation du Président Tebboune, mais aussi parce que la situation géopolitique et les défis de l’heure rendaient le Sommet d’Alger une destination prioritaire. Et c’est cette conscience d’une «conjoncture délicate et des développements effrénés sur la scène internationale et des signes de l’état actuel de polarisation qui augurent d’une reconfiguration des rapports de force », que les pays arabes ont évoqué frontalement leurs forces et leurs faiblesses. La Déclaration d’Alger qui note cette particularité historique estime que celle-ci «nous dicte comme impératif de fédérer nos efforts pour préserver nos intérêts communs et se positionner en tant qu’acteur influent et agissant pour dessiner les contours d’un nouvel ordre international basé sur la justice et l’égalité souveraine entre Etats».
Un point nodal dans la démarche de la Ligue des Etats arabes, que ce soit pour peser en faveur d’une solution juste en Palestine ou de panser les plaies de nombreux peuples arabes, aujourd’hui confrontés à des situations intenables sur le front de la sécurité alimentaire, notamment. La question a d’ailleurs été posée avec clarté et responsabilité, disent les observateurs. Cet engagement pris par Alger, dès les premières heures des préparatifs du Sommet, à travers l’organisation de la conférence de réconciliation interpalestinienne, ainsi que lors des réunions ministérielles destinées à fixer l’ordre du jour de la rencontre. A ce propos, les chefs d’Etats arabes affirment saluer le Président Tebboune qui a choisi la «Réunification des rangs» pour thème du Sommet. Aussi, ont-ils exprimé leur «profonde fierté de partager, avec le président, le Gouvernement et le peuple algériens, les festivités marquant le 68e anniversaire de la Glorieuse Révolution de Novembre».
Le Sommet arabe d’Alger ne s’est pas suffi d’acter le renouveau arabe, il a également impressionné par sa rigueur de grandes personnalités internationales. A ce propos, le secrétaire général des nations unies, Antonio guterres, qui a participé au Sommet en qualité d’invité d’honneur, a affirmé sa «gratitude» à l’Algérie et à son peuple, qualifiant la ligue arabe de «partenaire très important» de l’Onu dans la «réalisation de la sécurité, de la paix et du développement » dans le monde.
D’autres leaders politique et non des moindres ont exprimé leur sentiment de solidarité à l’égard des pays arabes. Les présidents russe et Chinois n’étaient pas en reste. Vladimir Poutine a souligné le rôle important que jouent les pays du Moyen-Orient et ceux d’Afrique du Nord. Il a estimé que « les pays du Moyen-Orient et ceux d’Afrique du Nord dont le nombre de la population avoisine les 500 millions jouent un rôle prépondérant » dans cette nouvelle reconfiguration du monde. Xi Jinping a, pour ce qui le concerne déclaré dans un message adressé au Sommet que «l’Algérie s’engage depuis longtemps à renforcer la solidarité arabe, à défendre activement les droits et intérêts légitimes des pays en développement et à accorder une grande importance à la coopération collective de la Chine avec les pays arabes, ce dont je me félicite. »
A l’issue du Sommet le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n’ a pas manqué de saluer «les décisions prises lors du dernier Sommet arabe tenu à Alger ».
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le MAE jordanien, animé ce jeudi le chef de la diplomatie russe a souligné «une convergence de vues entre les résultats du Sommet et celle de Moscou, particulièrement en ce qui concerne la question palestinienne ».
Ces déclarations de leaders qui comptent dans l’échiquier géostratégique mondiale place le Sommet d’Alger à un niveau d’importance internationale.
Yahia Bourit
