Oran Aujourd'hui

Les actions de promotion et d’encouragement de l’esprit créatif et de l’innovation

Dans la wilaya de Mostaganem, le wali en poste a récemment décidé de relever le montant de la dotation du prix récompensant le meilleur projet universitaire innovant de un à deux millions de dinars. Ce prix, nous précise notre correspondant à Mostaganem, a été institué par le wali en septembre 2023, lors de la cérémonie d’ouverture de l’année universitaire, afin d’encourager l’esprit créatif et l’innovation et de faire mieux rayonner l’université à l’échelle nationale et même internationale.
Il est indéniable que l’université est l’un des premiers et principaux acteurs concerné par les initiatives d’innovation et de créativité dans différents secteurs de recherche permettant de bâtir une économie du savoir et de lier la recherche scientifique et l’innovation aux enjeux du développement économique et social. Au même moment on apprenait qu’à Oran, c’est curieusement la Maison de la culture «Zeddour Brahim» qui ouvre ses portes aux porteurs de projets innovants en inaugurant un espace d’expression dédié aux «étudiants des établissements universitaires de la wilaya porteurs d’idées et de projets innovants».
Une initiative certes louable, mais qui reflète en même temps le déficit affiché en ce domaine par les premiers acteurs administratifs et universitaires concernés. Car en quoi, estiment des commentateurs avisés, une Maison de la Culture pourrait être directement impliquée dans la stratégie de valorisation de la créativité scientifique et de la promotion de l’esprit d’entrepreneuriat? Cette initiative de création d’un espace au service de la jeunesse universitaire devant permettre aux étudiants de présenter leurs « concepts et prototypes » devant un public diversifié reste assez éloigné de l’objet culturel, historique, ou artistique dans toutes ses dimensions, de la littérature à la musique en passant par la peinture ou le théâtre.
Une mission d’animation culturelle réduite à quelques manifestations conjoncturelles telles que des rencontres-débat autour d’une nouvelle publication, une conférence, d’un concert de musique, ou d’une exposition de peinture et de photos. Des actions permettant surtout, indiquent des mauvaises langues, de meubler un plan de charge officiel soutenu par des subventions annuelles. Des observateurs avisés rappellent par ailleurs qu’un ancien recteur de l’université aujourd’hui en retraite avait en son temps suggéré vainement la création d’un «prix de la wilaya d’Oran» pour récompenser dignement le meilleur projet universitaire de recherche et d’innovation présenté dans l’un ou l’autre des départements universitaires d’Oran. Une proposition ignorée et classée sans suite pour de sombres raisons bureaucratiques de procédures budgétaires. Il se trouve qu’à la wilaya voisine de Mostaganem, on a vu les choses autrement, relevant même le montant du prix accordé au meilleur projet d’innovation.
Un prix qui existe un peu partout à travers les villes et universités étrangères. Comment croire ou comprendre que la Maison de la culture puisse animer un espace d’expression, dédié aux étudiants porteurs de projets, hors du cadre universitaire concerné et, de surcroît, avec la participation de professionnels, de professeurs, d’opérateurs économiques et d’institutions publiques en mesure de concrétiser les projets d’innovation à travers des partenariats ou des soutiens financiers ? Surtout quand on sait par exemple que même l’école nationale polytechnique «Maurice Audin», l’une de plus prestigieuse institution universitaire oranaise, avec son encadrement pédagogique et ses ateliers spécialisés, ne parvient que très difficilement, à concrétiser annuellement des actions de promotion, et d’encouragement de l’esprit créatif et de l’innovation.

Par S.Benali

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