Oran Aujourd'hui

Les dérives forgées par le laxisme et l’impunité…

L’annonce du prochain relogement de plus de 5.000 familles occupant un habitat précaire dans un bidonville semble, depuis quelques jours, susciter les revendications et les appels aux autorités locales d’un grand nombre de demandeurs de logements se déclarant injustement marginalisés et exclus des opérations de distribution en cours ou programmées prochainement.
Les familles qui n’ont pas été retenues lors du dernier relogement des occupants du bidonville de Douar «Flalis» ont lancé la semaine dernière un nouvel appel au wali d’Oran, lui demandant de les intégrer dans cette opération. Les quelques représentants de cette cinquantaine de familles qui se déclarent «vivant à la rue» après la démolition de leurs baraques il y a plus de deux mois, ont trouvé quelques relais médiatiques locaux pour exposer leurs arguments et faire pression sur les pouvoirs publics.
Il serait juste de rappeler qu’en principe, seuls les occupants de bidonvilles installés dans une baraque de fortune avant le mois de décembre 2007 sont prioritairement concernés par un relogement. Une règle qui semble totalement oubliée, même par les gestionnaires, responsables du dossier, qui veillent surtout à éviter toute flambée de colère et de violence urbaine peu recommandée en cette conjoncture politique, sociale et sanitaire difficile. C’est pourquoi bon nombre d’énergumènes veulent tirer profit de la situation en multipliant les actions illicites d’occupation du domaine public et de construction de baraques sauvages revendues pour de coquettes sommes d’argent.
Pour se rendre compte de l’ampleur du fléau, il suffit d’observer l’occupation croissante du domaine forestier à Oran dans des proportions alarmantes, et l’avancée inexorable des constructions illicites dans plusieurs quartiers d’Oran et des communes limitrophes. Selon des sources officielles, pas moins de 45 hectares de terres forestières ont été envahis par des constructions illicites au niveau de trois secteurs urbains.
Selon la direction de l’habitat, citée par un journal local, pas moins de 15.058 habitations précaires seraient recensées dans 25 sites répartis dans 10 communes de la wilaya d’Oran. Un chiffre qui selon des experts est encore bien loin de la réalité du terrain oranais gangrené depuis des décennies par mille et unes dérives forgées et encouragées par le laxisme et l’impunité…
Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page