Oran Aujourd'hui

«Les effets d’annonces» sans fondements crédibles ?

Bonne nouvelle: Le président de l’assemblée populaire communale d’Oran aurait annoncé la semaine dernière à des médias locaux « la levée du gel sur les opérations de réhabilitation de 145 immeubles du vieux bâti du centre ville» d’Oran. Ces vieux immeubles concernés sont situés notamment sur les rues «Larbi Ben Mhidi», «Mohamed Khemisti», et le boulevard «Maata Mohamed El Habib».

Les mêmes sources précisent que les travaux de réhabilitation porteront sur le ravalement des façades, le confortement des cages d’escaliers, l’étanchéité et la rénovation technique de l’éclairage et des ascenseurs. On précise également que « le cachet architectural des bâtisses sera préservé».

Le maire d’Oran a également indiqué la levée du gel sur le projet de réhabilitation du siège de la grande Mairie d’Oran située à la place du «1er novembre au centre-ville. Le responsable municipal a même précisé que ce vieux projet de réhabilitation du siège de l’APC sera relancé «après l’achèvement des procédures administratives et le choix des entreprises chargées de sa réalisation».

Inchaallah s’empressent de lancer les commentateurs sur les réseaux sociaux, certains avec des pointes de scepticisme et d’ironie face à ce qu’ils qualifient «d’effets d’annonces» sans fondements crédibles, tant il est vrai que ce projet, initié il y a plus de dix ans est tombé dans les oubliettes d’une administration municipale bien dépassée par les instances et les échecs cumulés dans la prise en charge de ses missions élémentaires de gestion, d’entretien et de maintenance du cadre de vie collectif.

Il est vrai qu’une bonne majorité de citoyens oranais, plutôt profanes en matière de procédures de financement des projets, se demandent surtout pourquoi et comment une opération entamée il y a une décennie n’a pas pu être achevée, et a été abandonnée, laissant les structures intérieures de l’édifice municipal livrés à l’effritement et au délabrement avancé. Pourquoi le premier opérateur algéro-italien chargé des travaux a été remercié et remplacé? Pourquoi le deuxième opérateur engagé, un grand entrepreneur oranais, connu et reconnu pour sa rigueur, son professionnalisme et son intégrité, s’est contenté de restaurer et de rafraîchir les seules façades extérieures de l’édifice avant de se retirer, laissant l’intérieur de la mairie dans un état de ruine avancé?

Pourquoi depuis des années, plusieurs wali se succédant au chevet de ce projet n’ont pas réussi à mettre en place tous les outils administratifs et financiers permettant de le livrer dans les délais? Comment expliquer que la plus grande commune d’Algérie, en termes de nombre d’habitants, ne dispose plus d’un siège administratif officiel, mais «d’un siège du cabinet du P/APC» bien indiqué en grosses lettres au fronton de ce qui devait être un grand centre culturel de proximité ?

A ce jour, des citoyens oranais à travers les quartiers et les cités ne cessent de se plaindre et de déplorer l’hallucinante régression et clochardisation avancée qui frappe des écoles, des stades de proximité, des jardins et des airs de jeux abandonnés et livrés à la délinquance et à «l’ensauvagement» délibéré. A l’image de ce jardin des plantes historique de M’dina J’dida devenu selon certains témoins un coupe-gorge à éviter.

Croire que 145 immeubles du vieux bâti du centre ville ainsi que le siège de la mairie seront bientôt réhabilités et aménagés, serait faire preuve d’une naïveté sans borne ou plus simplement d’une connivence indécente dans le culte du populisme et de l’incompétence avérée. Ainsi va Oran…
Par S.Benali

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