Les exportations hors hydrocarbures en hausse L’Algérie table sur 5 milliards de dollars d’ici fin 2025

Grâce à une stratégie active de diversification et de promotion du produit national, l’Algérie vise à porter la valeur de ses exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2025.

C’est ce qu’a indiqué, hier, Abdelatif El Houari, directeur par intérim des mécanismes de soutien aux exportations au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, lors de son passage dans l’émission « Dhiif El Sabah », de la chaîne Une de la Radio nationale.
Selon le responsable, cette performance attendue repose sur les nombreux contrats commerciaux conclus cette année avec des partenaires étrangers, à la faveur de la participation de l’Algérie à plusieurs salons internationaux, totalisant plus de 80 accords signés.
Dans le détail, M. Abdelatif a indiqué que 44 contrats ont été conclus lors du Salon des produits algériens organisé en mai dernier à Nouakchott (Mauritanie), dont plusieurs prévoient la création d’entreprises mixtes entre opérateurs algériens et mauritaniens. S’y ajoutent 18 contrats signés à Moscou en septembre, 12 en Espagne lors du Salon de l’agroalimentaire, ainsi que plusieurs autres en Slovénie. L’Algérie clôturera son programme annuel de participations internationales avec quatre grands rendez-vous au dernier trimestre : le Salon international du Togo (où elle sera pays invité d’honneur), le Salon de Dakar, le Salon du Sultanat d’Oman en décembre et enfin le Salon des industries artisanales en Italie.
Pour l’année 2026, l’Algérie prévoit déjà 22 destinations internationales, dont 10 en Afrique, pour renforcer sa présence économique et commerciale sur la scène mondiale.
Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont enregistré une hausse de 23 % durant les sept premiers mois de 2025 par rapport à la même période de 2024, a indiqué M. Abdelatif. Cette progression s’accompagne d’un élargissement des marchés d’exportation, désormais répartis sur l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Asie et le continent africain. La proximité géographique et les liaisons maritimes et aériennes régulières expliquent la croissance des exportations vers l’Europe.
En parallèle, les autorités travaillent à améliorer la logistique vers l’Afrique, notamment à la suite du succès du dernier Salon africain du commerce intra-africain, marqué par la signature de nombreux contrats nécessitant un suivi opérationnel.

Secteurs exportateurs en plein essor
L’intervenant a affirmé que plusieurs filières industrielles nationales affichent une performance remarquable à l’international : Engrais chimiques : +9 %, pour 1,5 milliard USD d’exportations, les matériaux de construction et céramique : +11 %, soit 360 millions USD, les produits de carrières et mines : +14 %, soit 130 millions USD, l’agroalimentaire et produits agricoles : +13 %, soit 151 millions USD en sept mois et les appareils électroménagers : +36 %, avec 60 millions USD de recettes.
Les marchés les plus dynamiques pour les produits algériens sont notamment l’Espagne, l’Italie, le Brésil, la Tunisie, le Ghana, la Guinée, le Togo et le Sénégal, a précisé le responsable.
Pour soutenir cette dynamique, le gouvernement a mis en place une série de mesures incitatives destinées aux exportateurs.
L’invité de la Radio nationale a rappelé que le président de la République a ainsi introduit, dans l’article 123 de la loi de finances 2024, la réactivation du compte spécial pour la promotion des exportations. Ce fonds prend en charge jusqu’à 80 % des coûts liés à la participation aux salons internationaux notamment la location, la conception des stands, l’aménagement et les équipements d’exposition. Le versement des indemnisations aux exportateurs débutera en octobre 2025, conformément au décret exécutif régissant le Fonds de soutien aux exportations.
Les participations individuelles hors cadre officiel pourront bénéficier d’un remboursement à hauteur de 50 %, a annoncé M. El Houari. En outre, des accords ont été conclus avec des compagnies de transport internationales et des entreprises publiques relevant du ministère des Transports, telles qu’Air Algérie, la Compagnie nationale de navigation maritime et le Groupe public de transport terrestre, pour accorder des réductions allant jusqu’à 50 % sur les frais de transport international.

Mohand S