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Patrimoine historique à Sidi El Houari : le wali d’Oran annonce des règles strictes pour la reconstruction

Le débat continue d’être animé autour du quartier Sidi El Houari qui bénéficie depuis 2015 d’un statut de «secteur à sauvegarder». Ce joyau historique est malheureusement dans un état de décrépitude très avancé.

Lors d’une sortie effectuée, mardi dernier sur le terrain, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a annoncé de nouvelles règles à respecter pour la reconstruction des immeubles démolis ou ceux menaçant ruine dans ce quartier historique. Un quartier chargé d’histoire qui a, en effet, plus que jamais besoin d’être sauvegardé.
«J’ai dit et je le redis encore une fois aujourd’hui à l’adresse de l’opinion publique: celui qui veut reconstruire dans la vieille ville, que ce soit à la place d’un immeuble menaçant ruine ou après une démolition, la reconstruction doit se faire avec la même architecture initiale de la façade et surtout en respectant le même nombre d’étages initial», a affirmé le wali qui s’exprimait devant la presse.
«On ne doit pas, par exemple, construire un immeuble en R+14 à la place d’un bâtiment en R+4. C’est ainsi qu’on assure la sauvegarde de ce patrimoine»
, a précisé le chef de l’exécutif. Et d’ajouter: «On ne peut pas réhabiliter un immeuble dont la moitié est démolie. S’il y a de la volonté de la part des uns et des autres, on peut faire de la reconstruction en restant conformes à l’architecture initiale. À la limite, on peut faire quelque chose qui est proche de l’architecture initiale. Mais il est intolérable d’aller au-delà du nombre des étages initial», a averti le wali. Le chef de l’exécutif s’était déjà exprimé récemment sur ce sujet.
«Il y a plusieurs immeubles menaçant ruine, ce qui constituent un danger pour les habitants», avait déclaré, il y a quelques mois, le wali.
«C’est un devoir pour nous de prendre en charge cette situation en démolissant les constructions qui menacent ruine pour éloigner le danger. Nous ne sommes pas ici pour démolir le quartier Sidi El Houari ou un autre lieu. Nous sommes ici pour réhabiliter la ville», avait précisé le chef de l’exécutif. «Un travail sera fait après concertation avec tous les partenaires et les associations activant dans la protection du patrimoine», avait rassuré le chef de l’exécutif.
«Les immeubles qui peuvent être restaurés seront rénovés et ceux qui ne peuvent pas être réhabilités seront démolis. Pour des raisons de sécurité, des démolitions seront menées dans des conditions exceptionnelles. Les décisions seront prises après concertation avec les partenaires du mouvement associatif. Nous n’avons pas l’habitude de prendre des décisions qui concernent les citoyens d’une manière unilatérale», a indiqué le chef de l’exécutif.
«Nous nous conformons toujours aux instructions que nous recevons quotidiennement de la part des plus hautes autorités du pays et à leur tête le président de la République. Nous rassurons tous les citoyens que nous sommes ici pour collaborer avec la société civile et que rien ne sera décidé d’une façon unilatérale ou contraignante. Nous travaillerons main dans la main avec les citoyens pour le bien de notre ville. Ce qui n’est pas utile à l’intérêt général ne sera pas fait», a ajouté le wali.
Depuis de nombreuses années, les oranaises et les oranais ne cessent de lancer un S.O.S pour que les autorités assurent la sauvegarde de ce vieux quartier chargé d’histoire. En 2021, la commune d’Oran s’est engagée à relancer l’étude du plan de sauvegarde. Mais à ce jour, la situation s’est davantage dégradée. Le vieil Oran regorge de sites qui attirent les touristes, nationaux et étrangers. La majorité des habitants de ce vieux quartier ont été relogés, ces dernières années, dans les nouveaux quartiers à la périphérie de la ville.
Imad T

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