Oran

L’Aïd vide les plages d’Aïn El Turck:
Les lieux retrouvent éphémèrement leur originalité

Le rituel d’Abraham a spontanément vidé les plages de la contrée d’Aïn El Turck, qui ont retrouvé, un tant soit peu, leur originalité et ce, en l’espace d’un long weekend férié.

En effet, débarrassées des encombrants solariums, des répugnantes petites activités informelles, empestant le graillon de la cuisine rance, qui naviguent, côté putride, dans le sillage du balnéaire, et du brouhaha enfanté par la criarde et benêt ostentation de l’incivilité, boostée par l’abêtissement, ces lieux d’agréments, ont été reconquis éphémèrement par les oiseaux de mer. Ce cadre de séjour qui est devenu ainsi agréable et grandement efficace contre le stress, a été exploité à bon escient par des riverains domiciliés dans les habitations ayant pignon sur la plage. Selon le constat établi sur le terrain, un court intervalle de temps après le traditionnel barbecue, des grappes de jeunes et moins jeunes se sont installés sur le sable pour apprécier la quiétude au bord de l’eau, tout en sirotant du thé ou du café à l’ombre de leurs parasols personnels. « Cela fait si longtemps, que nous attendions des moments pareils sur la plage où l’agitation délétère estivale a cédé sa place pour cette circonstance au paisible, uniquement troublé par les cris des mouettes, qui donnent l’impression d’en être heureuses », ont commenté des riverains installés à quelques mètres du rivage d’une plage de la localité de St Germain.
Des témoignages analogues ont été formulés à ce propos par des adeptes du calme, qui profitaient de la douceur du soir au bord de la mer, au niveau des plages du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, après une journée caniculaire. « C’est en quelque sorte un rituel que nous accomplissons pour exploiter ce genre d’aubaine. Nous refusons de cautionner l’ambiance délétère prévalant sur les plages au cours de la saison estivale. Nous avons un pincement au cœur en constatant la flagrante insalubrité, qui fait fuir un putois et le comportement haussé par un vocabulaire riche en grossièretés usité par de pseudos vacanciers », ont déploré avec désappointement nos interlocuteurs. Toujours est-il qu’un certain engouement pour la trempette a été enregistré lundi sur les plages de cette contrée et ce, notamment en raison de la hausse de la température, qui a flirté avec les 36 degrés à l’échelle Celsius. Selon le même constat, en effet, des dizaines de familles et des groupes de jeunes et moins jeunes, venus de différentes zones de la wilaya d’Oran et de ses localités limitrophes, ont également pris d’assaut entre autres, hier, les plages du village côtier de Cap Blanc et ceux de la petite localité de Madagh, dans la commune d’Aïn El Kerma, sur le territoire de la daïra de Boutlélis, une zone côtière, qui jouit de magnifiques paysages surplombant la mer où l’air iodé est embaumé avec les senteurs de la végétation. « Contrairement à la côte de la daïra d’Aïn El Turck, c’est beaucoup plus tranquille et une ambiance conviviale règne dans ces lieux, idéal pour les familles en quête de moments de détente au bord de la mer. Les habitants du village côtier de Cap Blanc sont en plus très hospitaliers », a commenté en substance un responsable de famille, cadre dans une entreprise à Oran, qui a été abordé dans ledit village par notre journal. Les zones boisées ceinturant en grande partie la région de Madagh, qui est, fort heureusement, épargnée par la bidonvilisation et le béton, ajoutent une touche somptueuse à cette mirifique région. Notons aussi que des patrouilles de la gendarmerie nationale effectuent des rondes en ces lieux pour s’assurer du respect de l’interdiction récemment promulguée sur le barbecue dans la nature. « Nous saluons cette sage décision. Des dénués de sens peuvent faire des dégâts considérables en abandonnant des braises sans daigner les éteindre après un barbecue », ont fait remarquer des interlocuteurs habitués de ces lieux et farouches défenseurs de l’environnement.
Rachid Boutlélis

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