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REPORTAGE / VIRÉE À LA CORNICHE:
Les Oranais veulent se réapproprier l’accès gratuit aux plages

Une virée estivale sur la corniche oranaise permet de décrire l’ambiance qui y règne dans un contexte marqué, cette semaine, par la volonté des pouvoirs publics à faire respecter la loi interdisant le squat des rivages par le biais des locations illégales d’abris ou de parasols sur les plages.

En ce jeudi 14 juillet, alors que la saison bat son plein sur la station balnéaire d’Aïn El Turck, les grandes vacances ne font que commencer pour Salima et Sid Ahmed, un couple rencontré sur la plage Saint Germain, située à Aïn El Turck. Pour profiter de cette période d’après l’Aïd, cette famille a choisi de piquer une tête dans la grande bleue et se prélasser au bord des flots. Un droit qui ne devrait en principe pas être payant.
La veille, à Aïn El Turck, les autorités ont mené une opération coup de poing contre les plagistes informels qui imposaient un accès payant au rivage.
Cette plage a vu débarquer en pleine journée et sous une chaleur étouffante, policiers et fonctionnaires municipaux qui ont enlevé manu militari tables, chaises et parasols installés près de la mer. L’opération qui vise à faire respecter la loi, a permis la saisie de parasols, de tables et de chaises implantés sur la plage. Et pour que force reste à la loi, d’autres interventions du même type sont appelées à survenir, cet été, pour imposer l’accès gratuit aux plages et proscrire la «privatisation» de ces espaces publics.
«C’est une excellente chose. Il en était temps», jubile Salima sous le regard acquiesçant de son conjoint.
«La privatisation, même temporaire, de tout ou partie de la plage, notamment par l’implantation préalable de mobilier (tentes, tables, bancs, etc.) en vue de la location est en principe interdite », rappelle Si Ahmed pour qui «cette opération ne fait que concrétiser l’interdiction par la loi pour assurer un libre accès aux rivages ». Alors que des plagistes ont instauré une «privatisation» des plages empiétant sur le domaine public maritime, les pouvoirs publics ont tapé du poing sur la table.
La plage est un bien commun qui fait partie du domaine public national. Les autorités entendent permettre sa jouissance au plus grand nombre. En lançant cette opération coup de poing, les autorités veulent montrer aux estivants qu’elles sont bien décidées à récupérer les parcelles du littoral qui ont été abusivement privatisées.
«Le littoral est destiné à l’usage collectif et doit demeurer libre d’accès. Tout un chacun a la liberté d’y prendre des bains, de s’y promener ou d’y pêcher », souligne Sid Ahmed. Un certain nombre de plagistes informels se sont appropriés des portions de rivage en installant des parasols, des tables et des chaises. Alertés par des associations et par les plaintes des vacanciers, les pouvoirs publics sont décidé d’y mettre bon ordre. Une entreprise de longue haleine toutefois car beaucoup de plagistes informels sont réputés être multirécidivistes. La concession des plages à des particuliers privés est interdite depuis 2016.
L’instruction du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, demande expressément aux APC côtières «de surseoir à toute procédure de concession de plages ou de portions de plages à des opérateurs privés», à l’exception de «celles accordées aux établissements hôteliers et complexes touristiques sur une superficie correspondant à celui de l’exploitation de l’établissement ».
Toutefois, cette instruction accorde la possibilité d’accorder aux opérateurs privés un droit temporaire d’occupation d’un local ou d’une superficie juste nécessaire pour le dépôt des équipements de plage (tables, chaises et parasols…) qu’ils pourront louer aux estivants sans leur donner la possibilité de les installer préalablement sur le rivage.
Les autorités entendent faire respecter la loi pour garantir un accès libre et gratuit aux rivages, sauf rares exceptions. Ainsi, il est interdit de faire payer une entrée à la plage, ou de réserver une plage à ses seuls clients. «La mer et ses rivages appartiennent à tout le monde. Pas question donc d’accepter une «privatisation» des plages. La lutte contre la «monétarisation» de l’accès aux plages doit être permanente », conclut Sid Ahmed.
Imad.T

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