Oran Aujourd'hui

Les paradoxes de la politique d’aide à l’emploi des jeunes

Selon des sources citées par la presse locale, les dettes globales cumulées par l’APC d’Oran sont estimées à plus de 480 milliards de cts. Un montant de factures impayées qui concernent des opérateurs publics et privés, notamment Sonelgaz, SEOR, Naftal, les EPIC de wilaya, les concessionnaires privés chargés de la collecte des ordures ménagères, et bon nombre d’autres fournisseurs et prestataires de services. Même les cotisations auprès de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) ne sont pas versées régulièrement par les gestionnaires financiers de l’APC. Une situation générée on le sait par le grand déséquilibre budgétaire causé par le très faible niveau des recettes communales par rapport au volume des charges devant être assumées. Mais cette incapacité de l’APC d’Oran à pouvoir régler les factures dans les délais ne pouvait qu’attiser la colère des opérateurs privés et accentuer le climat de tension sociale visible notamment à travers les grèves organisées par les collecteurs privés d’ordures ménagères. La semaine dernière, la grève entamée par ces opérateurs privés avait entrainé l’entassement d’énormes quantités de déchets et de détritus sur les trottoirs de plusieurs quartiers de la ville. Les grèves à répétition observées par les concessionnaires privés seraient motivées par les retards de paiement des prestations effectuées pour le compte de l’APC durant l’année 2020 et quelques mois de l’année 2019. Pourtant, les responsables municipaux, à leur tête le maire d’Oran, M. Norreddine Boukhatem, avaient depuis quelque temps déployé des efforts conséquents pour assainir ce dossier. Par ailleurs, face au déséquilibre financier lié aux faibles ressources de l’APC, les élus aux commandes n’ont pas cessé de demander un réexamen de certaines charges de fonctionnement anormalement «gonflées» par des opérateurs et des entreprises de wilaya créées pour prendre en charge des tâches et des missions relevant exclusivement des attributions de l’APC. Collecte des ordures, éclairage public, entretien des espaces verts, abattoirs à bestiaux, marchés de gros et de vente de véhicules, sont autant de créneaux d’activités qui ont été désarticulés et en grande partie supprimés du plan de charge de la Commune d’Oran. Ouvrir le créneau de la collecte des ordures à de jeunes opérateurs privés qui ont bénéficié de crédits pour l’acquisition d’un camion-benne tasseuse, relevait on le sait de cette même politique «d’aide à l’emploi des jeunes» qui, il faut l’admettre a montré depuis longtemps ses paradoxes et ses limites. Surtout quand on sait que dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la prédation, les passe-droits et les multiples dérives ne permettent pas d’atteindre les objectifs mais alimentent au contraire le marasme et la colère de milliers de jeunes chômeurs exclus, non concernés, ou écartés des listes de bénéficiaires des aides à l’emploi et à l’insertion… Vivement l’assainissement des mœurs, des mentalités et des pratiques de gestion qui entrainent la régression sociale et le renoncement collectif.

Par S.Benali

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