Les préparatifs du mois de Ramadhan 2025 déjà annoncés
Les autorités locales ont commencé à programmer les actions de solidarité et les activités culturelles et religieuses inscrites au calendrier du mois sacré. Sur son site internet officiel, la cellule de communication de la wilaya a indiqué que cette année plus de 75 000 familles vont bénéficier de l’aide financière de solidarité pour le mois de Ramadhan à travers les communes de la wilaya. Les informations sociales concernant les demandeurs ont déjà été collectées, et cette aide, précise-t-on, sera versée aux familles éligibles avant le début du mois sacré. Et comme chaque année, de nombreuses demandes d’ouverture de points de restauration pour les démunis, les passagers et les passants à la rupture du jeûne ont été enregistrées, émanant d’associations caritatives, du Conseil «Souboul Kheirat,» relevant des Affaires religieuses et des Wakfs et de particuliers, bienfaiteurs «volontaires» soutenus par des opérateurs privés. Plus de 100 restaurants seront ainsi en activité cette année, en plus de la distribution de 20 000 colis alimentaires prévus pour les familles démunies. Des chiffres qui dépassent largement ceux de l’année précédente. Il est vrai que la baisse du pouvoir d’achat pour certains citoyens reste liée à plusieurs facteurs endogènes dont l’inflation et les fluctuations du marché. L’élan de solidarité durant le mois de ramadhan ne concerne pas uniquement et spécifiquement les plus pauvres et les plus démunis mais également ceux qui pour une raison ou une autre ne peuvent pas rompre le jeûne dans leur foyer ou sont dans une phase de difficultés financières. On sait que les actions de solidarité, particulièrement l’aide financière et le colis alimentaire destiné aux nécessiteux ont souvent suscité des convoitises et pratiques indécentes illégales de la part de certains énergumènes installés dans les rouages d’encadrement des opérations. Il y a quelques d’années, la distribution de l’aide alimentaire aux nécessiteux durant le mois de Ramadhan pouvait nourrir des flambées de protestation et de colère parmi des citoyens se déclarant injustement « exclus » des listes de bénéficiaires. On se souvient des anciens rassemblements de dizaines de familles devant le siège de certaines APC, dont Oran et Bir El Djir, pour dénoncer des « anomalies » et des malversations, dans les procédures d’octroi des «couffins de ramadhan» aux nécessiteux. Beaucoup dénoncent le fait qu »un grand nombre de familles dans le besoin ne figuraient pas sur la liste des bénéficiaires de couffins d’alimentation distribués par l’APC. Depuis, les données ont changé et les autorités locales sont plus vigilantes pour prévenir et sanctionner les dérives et les dépassements. En l’absence de critères objectifs devant permettre de « mesurer » le degré de pauvreté des familles candidates à l’aide de solidarité, beaucoup soulignent « qu’aujourd’hui n’importe qui peut être dans le besoin d’économiser quelques dinars pour faire face à une conjoncture difficile ou à un lendemain incertain ». Un peu à l’image de l’affectation des logements aux mal-logés, toute proportion gardée, la prime et le colis de Ramadhan est installé aujourd’hui en « droit fondamental » revendiqué par des familles de plus en plus en plus nombreuses. Un « droit » qu’il ne s’agit plus de bafouer !
Par S.Benali