Oran Aujourd'hui

Les séquelles des vieilles politiques communales des tâtonnements et des improvisations

L’ancien site des Abattoirs municipaux d’Oran, devenu durant quelques temps un marché à bestiaux avant d’être aménagé en marché de vente de véhicules d’occasion, illustre on ne peut mieux la vieille démarche municipale axée sur les médiocres improvisations érigées en sublime mode de gestion de l’avenir urbain de la ville.
Il s’agissait disait-t-on à l’époque, d’éradiquer le vieux marché informel de véhicules d’occasion du quartier de l’Hippodrome et de libérer la rue et les trottoirs occupés par les véhicules mis en vente. On se souvient que les habitants, riverains de ce marché, n’ont pas cessé d’interpeller les responsables locaux pour la délocalisation de cette activité informelle.
Un grand marché officiel dédié à cette activité a été pourtant inauguré à El Kerma, mais sans aucun impact sur le squatt de l’espace public par ce marché de véhicules d’occasion devenu au fil des années un repère urbain pour les Oranais et les visiteurs venant d’autres wilaya voisines. On se souvient que la plupart des walis successivement installés à Oran durant cette longue période avaient publiquement ordonné au maire de la ville de prendre des mesures pour libérer ce quartier des désagréments causés par le marché.
Un marché qui de surcroît n’était d’aucune utilité pour les ressources financières de la commune plongée dans un déséquilibre budgétaire chronique. L’APC ne cessait pas de perdre des sources de revenus au gré de décisions de transfert d’activités et de patrimoine vers d’autres lieux ou organismes, notamment après le transfert de gestion d’infrastructures sportives à un organisme de wilaya, la fermeture des abattoirs, la fermeture du grand marché de véhicules d’occasion d’El Hamri et son transfert vers une autre commune voisine, El Kerma, l’abandon au profit d’une association sportive du beau complexe de sports équestre d’Es-Sénia figurant au patrimoine immobilier de l’APC d’Oran, la démolition des halles centrales et de bien d’autres paradoxes et anomalies de gestion des ressources et des actifs municipaux.
Des anomalies, voire des inepties qui se sont peu à peu enracinés dans le tissu urbain et social, illustrant les déficits et les carences de gestion liées à un manque de vision et de projection à long terme de la croissance urbaine et du développement dans presque tous les secteurs d’organisation et de fonctionnement de la vie collective et de maintenance du cadre urbain.
Les anciens gestionnaires municipaux n’ont jamais pu, ni osé, contester par exemple le fameux projet de marché de gros «multi-services» implanté à El Kerma. Tandis que la commune d’Oran venait de perdre l’ancienne belle infrastructure des Halles de Choupot démolie au lieu d’être restaurée pour de sombres raisons d’aménagement urbain. Le marché des vieux véhicules implanté au même endroit à El Kerma, sans aucune étude socio-économique détaillée et fiable, est aujourd’hui à l’arrêt.
Un ancien wali, connu pour ses envolées lyriques sur la modernité de la ville, avait même suggéré de déplacer tous les grossistes de la ville, marchands de vêtements et de tissus, de quincaillerie, de meubles, de papeterie, de cosmétique, confiseries et autres denrées alimentaires, vers le site du marché de gros d’El Kerma. C’était là bel et bien le règne des lubies et des fuites en avant.

Par Nabil.G

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