Oran Aujourd'hui

Plus de 2.000 familles squattent des immeubles désaffectés

Un récent rapport des services de la commune d’Oran a révélé que pas moins de 2.000 familles squattent actuellement des immeubles désaffectés. Il s’agit, précise-t-on, d’habitations qui ont déjà été évacués par leurs anciens occupants, relogés dans le cadre de la politique de résorption du vieux bâti menaçant ruine. Ce phénomène du squat des bâtisses en ruine, devant être en principe démolies ou restaurées, aussitôt après le relogement de leurs habitants, n’a jamais pu être efficacement contrôlé et interdit par les pouvoirs publics dépassés, il faut l’admettre, par l’ampleur des contraintes, des difficultés techniques et des pressions sociales qui pèsent depuis des décennies sur ce volet crucial du logement et du recasement des familles occupants le bidonville ou le vieux bâti. On sait que la wilaya d’Oran, depuis ces dix dernières années a engagé un important programme de logement que l’on distribue chaque année pour prendre en charge ces franges de population venant régulièrement occuper une baraque illicite ou un immeuble en ruine. Mais cela ne permet pas toujours d’engager des opérations de démolition permettant de stopper les flux d’occupation des immeubles évacués ou de reconstruire le bidonville parfois à l’endroit même où il a été auparavant rasé. Selon un décompte des services de la wilaya, on compte aujourd’hui pas moins de 116 immeubles désaffectés et non démolis et qui sont squattés par de nouveaux mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville. Des mal-logés qui à leur tour doivent être relogés pour permettre la démolition de ces bâtisses. Une spirale infernale qui semble ainsi ancrée sur le tissu social, et paradoxalement admise et acceptée par les pouvoirs publics et les gestionnaires locaux qui ne prennent aucune initiative pour juguler le fléau et apporter des solutions au problème qui dure depuis des décennies. Sur les 752 anciennes bâtisses recensées il y a quelque temps sur le territoire de la commune d’Oran, à peine 150 ont pu être démolies, laissant le reste des bâtisses à la disposition des candidats à un logement neuf par la formule du recasement». Parfois au péril de leur vie en cas d’effondrement. Mais c’est là un risque connu et assumé qui sert paradoxalement à accentuer la pression sur les pouvoirs publics obligés d’assurer et de garantir la sécurité des biens et des personnes… Une sorte de chantage qui ne dit pas son nom, mais qui pèse lourdement sur la bonne gestion de ce dossier sensible.
Par S.Benali

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