EDITO

Les trois piliers de la puissance

Le président de la République a présenté, ce jeudi, un tableau très proche de la réalité économique du pays, du reste, déjà confirmé par les deux plus importantes institutions financières de la planète : le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Sur le taux de croissance, les prévisions du BIP et les autres agrégats financiers de l’économie nationale, les chiffres de l’Algérie sont en phase avec le FMI et la BM. Cette concordance constitue en soi, une forte reconnaissance d’un dynamisme du monde des affaires, souligné par les uns et les autres et à l’origine de l’apport très important en investissements étrangers directs, dont bénéficie l’Algérie ces deux dernières années.
Il faut savoir que les deux indices les plus probants en matière d’efficacité de la machine économique nationale que sont le niveau d’endettement et la balance commerciale, sont, pour le premier excellent, mais pour le second, il reste du travail pour stabiliser durablement l’économie du pays. Une balance commerciale excédentaire associée à un niveau d’endettement très faible est révélatrice de la diversification de l’économie d’un pays. En cela, avec ses 8 à 10% d’exportation hors hydrocarbures, l’Algérie n’est pas totalement à l’abri d’un sévère choc pétrolier, comme elle en a déjà vécu par le passé.
Mais le fait que l’ on ne soit pas encore parvenu à des niveaux d’exportations rassurants, pour ce qui concerne la production nationale autre que gazière et pétrolière, ne remet pas en cause que l’on soit sur la bonne voie. Les 7 milliards de dollars réalisés en 2022, en deux années seulement et en l’absence d’investissement massif, permet d’imaginer le potentiel algérien, après l’entrée en activité des nombreux projets lancés cette année dans l’agriculture, l’agroalimentaire, la pétrochimie, les industries cimentière, minière et électroménagers. Force est d’admettre que le propos du président de la République est fondé et l’objectif de 29 milliards de dollars en 2030 est tout à fait atteignable.
Pour ce faire, il faut absolument fructifier sur cette base pour pousser les opérateurs économiques nationaux à consolider une approche novatrice vis-à-vis du marché international. Il s’agit d’insuffler aux entreprises nationales privées et publiques la confiance nécessaire pour rendre irréversible l’option des exportations hors hydrocarbures, comme premier chantier à mener à bien, sur les cinq prochaines années. 2030 c’est le court terme. Il se prépare maintenant. Sans délai. Cela pour dire que l’aptitude à exporter des produits fabriqués par des compétences algériennes ne relève pas seulement du fait économique. L’enjeu est aussi de politique intérieur, de géopolitique et de géoéconomie. En ces temps de mondialisation où le poids politique se confond avec le poids économique et la puissance diplomatique, l’Algérie est obligée de réussir sur les trois tableaux pour conserver ses chances dans le nouvel ordre mondial multipolaire qui se dessine.
Par Nabil.G

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