Les véritables défis à relever
Après une rentrée politique, symbolisée par un Conseil des ministres et l’ouverture solennelle de la session parlementaire, il ne reste que la double rentrée scolaire et universitaire pour planter définitivement le décor de ce que sera le visage de l’Algérie en cette saison automnale qui se présente bien plus clémente en Algérie, comparativement à beaucoup de pays de la région. Ce «havre» de paix, d’aisance financière et de perspectives radieuses qui caractérisent notre pays se consolidera à l’approche de l’hiver grâce aux augmentations salariales promises, puis annoncées par le président de la République. De fait, le pouvoir d’achat des foyers s’en trouvera renforcé. Un cas pourrait-on dire unique dans les pays du pourtour de la Méditerranée occidentale. Cela ne veut évidemment pas dire que tout sera étincelant sous le ciel d’Algérie, mais il est tout de même entendu qu’en comparaison avec les voisins du nord, du sud, de l’est et de l’ouest, les Algériens sont épargnés par la bourrasque socio-économique qui s’abat sur une grande partie de l’humanité depuis plus de six mois.
Ce constat positif que l’ensemble des observateurs font ne doit pas se suffire à lui-même. Et pour cause, l’Algérie bénéficie d’un effet de conjoncture géopolitique. Celle-ci peut évoluer dans un sens ou dans l’autre. Même si la tendance vers un monde multipolaire où les hydrocarbures constitueront un important levier de développement et de stabilité, il n’en reste pas moins que le gouvernement a la responsabilité de ne pas se reposer sur cette seule donne dans la gouvernance du pays. La nécessité de modernisation de l’économie, l’acquisition de nouvelles technologies et le renforcement du Soft power algériens sont autant d’objectifs stratégiques pour le pays. Cela ne pourra pas se faire en augmentant le volume des exportations de gaz et en améliorant le pouvoir d’achat des Algériens. Ces deux actions sont actuellement importantes, mais ne devront en aucun cas être l’aboutissement de l’action gouvernementale. Celle-ci est impérativement appelée à s’orienter vers des résultats pérennes, dont les conséquences seront à ce que le pays puisse vivre sans sa rente pétrolière et gazière et son pouvoir d’achat dépendre de son seul génie créateur.
Force est de constater qu’on en n’y est pas encore. Mais il n’est pas juste de demander à un exécutif constitué, il y a à peine 2 ans et demi de réaliser des objectifs de telle ampleur. Le propos n’est pas de décourager ni de douter des intentions du gouvernement, mais il s’agit surtout de souligner des évidences, à savoir que l’action de l’exécutif doit être courageuse et doit cibler les véritables origines du malaise. Il est sans doute beaucoup plus facile de le dire que de le faire, mais il y a aussi un impératif socio-économique et une vision stratégique dont il faut tenir compte.
Par Nabil.G