EDITO

Quel monde après la guerre ?

Si le conflit ukrainien connaît ces derniers jours une escalade visible sur le terrain, il en est de même sur un autre plan. En effet, une vive escalade verbale semble suivre les développements sur le terrain de la guerre.
Ainsi, le président américain, Joe Biden, n’a pas hésité à qualifier son homologue russe, Vladimir Poutine, de «criminel de guerre». Une phrase qui a été très peu appréciée à Moscou où la réponse à été sèche et cinglante. En effet, le Kremlin a rendu la pareille au locataire de la Maison Blanche, déclarant à travers le porte parole de la présidence russe,» Nous considérons comme inacceptable et impardonnable une telle rhétorique du chef de l’État, dont les bombes ont tué des centaines de milliers de personnes dans le monde entier».
De son côté, l’administration américaine a enfoncé encore le clou, ne cherchant nullement à atténuer les propos du président Biden, puisque sa porte parole, a estimé que «le président parlait avec son coeur et à partir de ce que vous avez vu à la télévision, c’est-à-dire les actions barbares d’un dictateur brutal». Mais les Américains peinent et peineront toujours à convaincre quant à leur nobles sentiments envers les agressés partout dans le monde, eux qui ont mené de meurtrières guerres contre plusieurs peuples, comme en Syrie, en Lybie ou en Irak.
L’Occident ne peut convaincre sur ce sujet que ses opinions nationales grâce à une campagne médiatique ininterrompue où la falsification des faits sur le terrain est érigée en règle absolue.
Mais alors jusqu’où ira cette confrontation russo-américaine? Car c’est bien de celà qu’il s’agit. Même si l’Ukraine est aujourd’hui le théâtre de la guerre comme la Syrie l’a été dans un passé récent, la vraie confrontation est entre Washington et Moscou. D’ailleurs le président Poutine l’avait clairement signifie dans ses tous premiers discours, juste avant le début de la guerre, où il avait martelé que les Occidentaux et l’Otan n’ont jamais honoré leur engagement promis, après la chute du mur de Berlin, de ne pas étendre leur alliance aux pays de l’ex-Europe de l’est. Pour lui, il devenait ainsi clair que le temps des discussions était désormais clôt, et qu’il ne restait place que pour la force et la guerre, quelles qu’en soient les conséquences.
Et c’est justement la grande question qui se pose aujourd’hui. Sur quoi va déboucher ce conflit armé ? Et que sera le monde de l’après-guerre d’Ukraine ? En tous les cas, il n’aura rien à voir avec celui que nous connaissons depuis 1989 et la chute de l’Union Soviétique.
Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page