Oran Aujourd'hui

Les vieilles alertes aux remontées des eaux souterraines au centre ville

L’inquiétant dossier des remontées des eaux souterraines dans les sous-sols de certains immeubles du centre-ville, a été repris en main la semaine dernière par le wali d’Oran qui a décidé d’installer au niveau de son cabinet une cellule d’experts chargée «d’analyser le phénomène et de proposer des solutions crédibles et efficaces». Mieux vaut tard que jamais estiment des observateurs avisés qui s’interrogent sur les retards, les échecs et l’incapacité des anciens gestionnaires locaux à pourvoir résoudre durablement ce problème de remontées des eaux au centre ville d’Oran.
Un problème majeur, vieux de plus de quarante ans, qui sème épisodiquement l’inquiétude et même la peur des Oranais face aux risques réels d’impact sur les habitations, les infrastructures et la maintenance du cadre urbain. Lors d’une réunion du conseil exécutif de la wilaya, tenue la semaine dernière, la directrice des ressources en eau ainsi que les responsables de la société SOMATRE intervenant sur le problème, ont présenté au wali, en poste depuis seulement trois mois, un état des lieux bien identique à celui dressé il y a déjà une quinzaine d’années par les mêmes organes concernés.
On sait que la majorité des anciens décideurs locaux avaient, chacun son tour, hérité de ce dossier classé dans les instances malgré les actions engagées au fil des années pour tenter au moins de contenir le phénomène. Il semble bien malheureusement qu’aucune solution définitive n’a encore été trouvée.
La décision de faire appel à des spécialistes dans différents domaines, afin d’apporter une expertise technique et scientifique permettant de résoudre le problème , a sonné sur les réseaux sociaux comme un triste aveu d’échec et d’incapacité chronique à répondre aux attentes en matière de gestion et de maintenance de la ville.
Comment croire et comprendre que depuis des décennies les pouvoirs publics n’ont jamais pu analyser et cerner les causes réelles de la montée des eaux afin de trouver les solutions adéquates? En quoi une cellule d’experts créée aujourd’hui pourrait être plus efficace que tous les ingénieurs et techniciens convoqués depuis trente ans au chevet du sous-sol oranais touché par le ruissellement et la remontée d’eaux souterraines ? Des eaux qui fragilisent le sol en certains endroits bien précis de la ville où l’on assiste de temps à autres à un affaissement impressionnant d’un bout de chaussée ou d’un trottoir.
Comme ce fut le cas devant le siège de sonelgaz, à la place ex-Gargenta, à la rue des Jardins à Sidi El Houari et sur les artères du centre ville où des caves et sous-sols de magasins sont inondés par la remontée des eaux. On se souvient qu’en mars 2021, suite à l “affaissement du revêtement de trottoir en certains endroits du Bd Front de Mer, des habitants affolés avaient lancé sur les réseaux sociaux des pétition appelant les responsables locaux à intervenir «avant que ne survienne une catastrophe». Il est vrai qu’au même moment un glissement de terrain impressionnant avait eu lieu au niveau du jardin dit «Copico», au pied du Front de Mer, obligeant les autorités locales à interdire la circulation, de jour comme de nuit, des bus et des camions sur le Front de Mer.
Une décision certes temporaire et préventive, mais qui confirme l’importance et la gravité de cette menace des remontées d’eaux souterraines du sous-sol de la ville. Une menace inscrite dans la légendaire fatalité des échecs, des retards et des renoncements qui plane sur le ciel oranais…

Par S.Benali

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