EDITO

L’humanitaire à la sauce occidentale

Depuis le temps que les occidentaux envoient leurs « humanitaires » aux quatre coins du monde avec en prime des leçons à donner à l’humanité entière, il était grand temps que leurs propres pays fassent l’expérience de catastrophes naturelles pour comprendre la fragilité d’une vie humaine. C’est peut être cynique, mais il est clair que les cyclones de plus en plus violents, la canicules et les inondations remettent Français, Américains et autres Européens à leur place d’être humains comme tout le monde. Ils s’étaient crus presque invulnérables, commentant les capacités des «petits» Etat à gérer des catastrophes naturelles et profitant de la faiblesse de ces pays pour y déverser leurs «humanitaires», généralement très intéressés.
L’on a bien vu toutes ces ONG déferlaient sur des pays du tiers monde frappés d’un séisme ravageur au motif officiel d’aider les populations sinistrés, mais à l’intention réelle beaucoup moins avouable. L’on a vu ces organisations dans différentes contrées du monde. Ils ont très largement montré leurs capacités d’entrisme au sein des sociétés affaiblies par les catastrophes naturelles ou par des guerres fratricides. Ces occidentaux passent dans leurs journaux télévisés pour raconter comment ils sauvent des vies. Des caméras de leurs télévisions immortalisent les missions «héroïques» de ces sauveteurs pas comme les autres, parce que blancs. Mais derrière le rideau, il y a bien sûr une véritable instrumentalisation de la misère humaine et du sous développement.
Ces «humanitaires» qui vont au bout du monde n’ont pas toujours l’intention d’apporter leur soutien aux populations. Ils y vont aussi pour aider leur Etat à mieux « voir » ce qui se passe dans le bout du monde. L’opinion occidentale n’est informée que sur la partie apparente de l’iceberg. Le citoyen moyen est par conséquent fier d’appartenir à une société qui répond toujours présent lorsqu’un malheur frappe au bout du monde. Que les médias en rajoutent pour mieux montrer le courage des humanitaires participant à ancrer l’image positive de leurs pays dans le monde.
Ils sont donc doublement contents de savoir que parmi eux, il y a des hommes et des femmes qui ont un cœur gros comme ça et surtout qu’il vivent dans des pays modernes ou ce genre de catastrophes ne provoquent que quelques blessures à certains citoyens irresponsables. Seulement voilà, les épisodes de canicule causent annuellement plus de 60.000 morts en Europe. Et il va falloir que leurs médias expliquent la chose. Ils en parlent entre deux phrases et ne s’en émeuvent pas. En d’autres termes, ils allument un feu de paille qu’ils éteignent vite fait. Ils demeurent surtout à l’affût d’autres séismes ou famines pour envoyer leur humanitaires à l’autre bout du monde. Leur déception est généralement grande refus de l’aide étrangère d’un pays confronté à un séisme. C’est cela l’humanitaire à la sauce occidentale.

Par Nabil.G

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